Bonne gouvernance

La pénurie du carburant : La SOPEBU serait une solution?

Le Gouvernement du Burundi vient de mettre sur pied une nouvelle société publique chargée de l’importation des produits pétroliers. Pour ce, PARCEM vient de sortir une analyse pour exposer les risques sur lesquels le Gouvernement devrait agir en concevant un plan de mitigation de ces risques pour que cette société puisse amener une valeur ajoutée réelle sur le terrain.

 

L’analyse de PARCEM

 PARCEM voudrait  indiquer que cette société est une entreprise publique avec 14 missions. Mais pour lui, si on analyse ces missions, on constate qu’il y a une confusion entre les missions de supervision, de régulation et de gestion quotidienne. Quand il y a une telle confusion dans l’organisation de la gestion d’une société, maintes fois il y a un risque de ne pas aboutir aux résultats concrets à partir d’une gestion efficace et efficiente.

 

Le Gouvernement devrait alors concevoir un plan de mitigation des risques que PARCEM veut évoquer pour alerte le Gouvernement afin de prendre des mesures proactives liées à ce plan de mitigation. Ces risques sont entre autres :

 

1) Le monopole d’une entreprise publique car avec la mise en place d’une Société Pétrolière on expose la gestion et l’importation des produits pétroliers à un monopole d’une société publique nouvelle avec des missions élargies qui ne différencient  pas la régulation qui est une mission classique du Gouvernement et la gestion du secteur d’importation qui est une mission classique du secteur privé.

 

2) L’expertise de la société qui est nouvelle et qui risque de ne pas avoir des ressources humaines compétentes (au niveau des cadres de direction, des cadres d’appui, et des agents) bien outillés pour s’acquitter de cette mission. En fait, Une telle société exige la maitrise  du secteur.

 

3) La mentalité actuelle au niveau de la nomination des cadres aux postes de responsabilité qui risque d’interpréter la mise en place de cette société comme une occasion de pourvoir des nouvelles nominations des postes politiques afin de rémunérer les gens qui ont beaucoup milité. A ce niveau, il y aura un risque de politiser la nomination de ces cadres et des agents, ce qui va altérer la capacité de cette société.

 

4) Une plausible absence d’une logistique nécessaire capable de s’acquitter de cette mission par exemple des camions et leur entretien, les stations de stockage. Le capital de 120 milliards est-il un capital financier ou un capital technique libéré à partir d’une logistique déjà disponible ? Est- ce qu’on va opérer d’abord les achats de tous ces matières de transport ? Des questions qui nécessitent une clarification.

 

5) Une intervention intempestive de certains mandataires publiques (des hauts cadres politiques) pour influencer la gestion de la nouvelle société.

 

6) La non disponibilité des devises à temps par le Gouvernement car la société est nouvelle et moins connue de l’extérieur. Elle doit s’arranger et faire tout son possible pour disponibiliser les devises afin de payer à temps les fournisseurs des produits pétroliers.

 

Normalement pour PARCEM, la meilleure solution idéale serait de créer cette société mais qui se limiterait sur des missions de supervision et régulation, d’intéresser les acteurs privés de s’engager dans ce secteur afin d’avoir une sorte de concurrence (oligopole) avec 3 ou 4 opérateurs économiques qui pourraient s’engager dans ce secteur.

 

Si le Gouvernement engage un capital de 120 milliards, c’est une portion des fonds consistante au niveau du trésor public, si ce dernier n’arrive pas à créer une valeur ajoutée à partir de la mission de cette société, il y aura une double perte. Les inquiétudes de PARCEM se fondent sur les cas actuels où d’autres entreprises publiques sont entrain de se saborder une à une comme SOSUMO, ONATEL et la REGIDESO qui éprouve des difficultés évidentes.

Les discours de certains hommes politiques : seraient-ils authentique?

Au moment où il est développé actuellement   par certains hommes politiques des discours comme quoi le Burundi n’a plus besoin d’aide, PARCEM a voulu donner son analyse pour mettre les choses au claire.

 

L’analyse de PARCEM

Dans son analyse, le Directeur National de PARCEM a d’abord rappelé que le Burundi s’est donné l’objectif de devenir un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060, or pour atteindre l’émergence il faut une mobilisation des financements.

 

Le premier indicateur d’un pays émergent est de n’avoir plus besoin d’aide. Ça veut dire que c’est en 2040 qu’on va juger si l’atteinte de l’émergence nous a permis de nous passer de l’aide publique au développement comme source de financement du développement économique. Alors, ne mettons pas la charrue devant les bœufs, actuellement on a encore besoin d’aide.

 

Si on analyse l’histoire récente de notre pays, au lendemain de la fin de la guerre en 2005, le Burundi avec la politique IPPTE (Initiative des Pays Pauvre Très Endetté) de la Banque Mondiale a bénéficié de la suppression de la dette qu’il devrait rembourser au lendemain de la fin de la guerre. A l’époque, le Burundi devrait bénéficier d’autres appuis comme dons pour asseoir son développement économique.

 

Malheureusement de 2005 à 2015, le Burundi n’a pas pu créer les conditions de croissance pour qu’en 2015 par exemple, on arrive à une situation de pouvoir nous passer de l’aide publique au développement. En plus, à partir de 2015, le Burundi a plongé encore dans une crise politique sans précédents avec comme conséquence le sèchement des appuis des bailleurs de fonds. Ainsi, le Gouvernement a fait recours à l’endettement intérieur qui est devenu explosif pour atteindre actuellement plus de 6000 milliards de BIF.

 

L’augmentation de la dette intérieure n’a pas permis de trouver solution à la question des devises car la grande partie de ces derniers provenaient des appuis des bailleurs de fonds. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le pays est plongé dans une pénurie des devises endémique qui le maintien dans une situation de réserve de change de moins d’un mois d’importation.

 

Actuellement, le Burundi est encore éligible au guichet des dons par la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Le financement budgétaire actuel à travers la loi des finances montre que le pays a besoin de plus de 900 milliards de BIF provenant de l’aide publique au développement. On ne peut pas nous passer de cette aide alors que nous le mentionnons même dans les sources potentielles devant financer les dépenses publiques pour l’exercice budgétaire en cours (2023-2024) par exemple.

 

Actuellement même, le Burundi a bénéficié des appuis du Fond Monétaire International (FMI). De même, parmi les piliers de la vison 2040/2060 et dans le Plan National de Développement, il y a un pilier réservé à la coopération internationale pour la mobilisation des financements extérieurs. Dans le conseil des Ministres du 20 mars 2024, le Gouvernement a ratifié un accord qui avait été signé à Bujumbura le 15 février 2024 lui permettra d’accéder aux dons de l’IDA pour financer l’importation des produits stratégiques et la construction du barrage hydroélectrique de JIJI-MULEMBWE.

 

Il faut plutôt une stratégie de mobilisation des financements à travers l’aide publique au développement, l’investissement direct étranger et par étape on saura le type de financement qui nous est approprié selon nos capacités.  La BAD en 2010 avait sorti un document montrant que le Burundi avait besoin plus de 6milliards de $ pour couvrir les besoins en infrastructures. Maintenant, on a revu à la hausse ces besoins qui arrivent à 10milliards de $.

 

Actuellement, le Burundi n’a pas la capacité de mobiliser une somme de 10milliards de $ au niveau du financement interne. En plus, il y a des Ministères sociaux comme celui de la santé publique qui bénéficie des appuis au niveau de la lutte contre le SIDA, la Malaria et la Tuberculose qui proviennent du fonds mondial. En fait, le Burundi a encore besoin des appuis d’aide. Il faudrait plutôt gérer cette aide et accroître notre capacité d’absorption de cette dernière car actuellement   nous n’arrivons pas à l’absorber pleinement. 

 

Il faut également construire des infrastructures nécessaires et asseoir des réformes permettant à accroître la bonne Gouvernance qui tend à ce qu’on commence à mobiliser d’autres financements comme l’investissement direct étranger et aller même à pouvoir bénéficier des crédits consistant pouvant élargir notre capacité de construction des infrastructures et petit à petit on va atteindre cette émergence qui nous permettra de commencer à placer nos fonds sur les marchés financiers.

Journée Mondiale contre les violences policières : Une campagne de formation est requis

En cette Journée Mondiale dédiée à la lutte contre les violences policières, PARCEM a voulu s’exprimer à partir d’une analyse qui fait état de la situation des violences policières actuellement au Burundi.

 

Pour PARCEM, la police joue un  rôle fondamental dans le développement du pays et dans le bien-être des citoyens. D’ailleurs dans plusieurs pays le comportement d’un policier est un indicateur par excellence de la capacité de l’administration à asseoir la bonne gouvernance d’un pays.

 

Pour le cas de figure du Burundi, l’analyse de PARCEM se base sur les principales causes jugées faisant le lit de la violence policière dans notre pays. Ces causes sont entre autres :

 

1) La confusion au niveau de la mission de la police où une grande partie des policiers ignorent qu’ils constituent les yeux et les oreilles du Ministère Public. Ils veulent asseoir un pouvoir de sanctions et de gérer les dossiers judiciaires en rançonnant la population. Ces policiers s’arrogent le droit d’appliquer des sanctions non prévues par la loi. Ces derniers doivent se souvenir qu’ils sont les yeux et les oreilles du Ministère Public et qu’ils travaillent sous l’autorité d’un pouvoir civil, judiciaire et administratif.

 

2) La violence policière découlant de la philosophie de la mauvaise conception du port d’arme à feu, où beaucoup de policiers dont les esprits sont égarés considérent que le port d’arme à feu est une occasion d’utiliser l’arme pour rançonner la population, surtout les petits commerçants et les femmes vendeuses des fruits par exemple. Il y a une sorte de harcèlement de  la population dans le but de rançonner cette dernière.

 

3) Le port d’arme à feu en état d’ivresse qui parfois est observé à travers les quartiers et dans les collines, ce qui augmente le risque de conflit où le policier pourra utiliser l’arme dans un état d’ébriété, ce qui pourra occasionner même des morts inattendus.

 

4) Les policiers qui jouent encore sur les stéréotypes du passé qui pèsent lourdement sur leurs consciences et veulent se venger à l’occasion de leurs interventions pour ramener de l’ordre dans telle ou tel’autre contrée.

 

5) L’intolérance politique où des fois il y a une violence outrancière qui est appliquée aux citoyens quand  ils sont identifiés comme des citoyens appartenant aux partis politiques d’opposition ou les citoyens dont l’opinion diffère de celle du parti au pouvoir.

 

6) La corruption et la torture qui continue à avoir droit de cité dans notre pays avec des gens qui sont emprisonnés dans des cachots inconnus, la police arrête des gens et leurs familles ne savent pas l’endroit où leurs proches ont été emprisonnés.

 

7) Un mauvais traitement de la police qui peut faire que certains policiers cèdent aux mécontentements liés aux mauvais traitements. La hiérarchie policière est interpellée au niveau de la bonne gestion des fonds de la logistique policière afin d’améliorer les conditions de vie des policiers qui doivent vivre décemment pour s’acquitter de leurs missions correctement.

 

PARCEM juge alors qu’il y ait une campagne de sensibilisation, de formation des policiers pour leur rappeler de leur rôle fondamental pour asseoir le développement dans notre pays afin de promouvoir l’investissement pour le bien-être des citoyens en général. 

 

Il faut aussi lutter contre l’impunité car le problème est que quand ces cas ont pignon sur rue, ils sont impunis, il faut lutter contre l’impunité car si on laisse les policiers continuer à faire ces bavures dans l’impunité totale, ça sera une façon de faire le lit de ces derniers. Par exemple PARCEM a recensé environ 47 cas prouvant la  méconduite de la police.

 

Actuellement, il faudrait que de telles journées puissent servir d’occasion de réflexions profondes et de faire l’introspection  afin de  voir comment ce secteur puisse être amélioré.

Journée Mondiale des Droits des Consommateurs : Quel constat?

Le 15 Mars est dédié à la journée Mondiale des droits des consommateurs. En cette journée, PARCEM a sorti une analyse pour interpeller la conscience des consommateurs et du Gouvernement sur la situation actuelle. 

                                                                                                            

Les défis qui hantent la vie du Consommateur

 

Pour PARCEM, actuellement la vie du consommateur est hantée par quatre principaux défis. A savoir :

 

- Une inflation galopante des produits de première nécessité avec une inflation alimentaire exagérée qui altère gravement le pouvoir d’achat et la qualité de vie de la population. Même dans la récente publication de la Banqeu de la République du Burundi de la lettre de politique monétaire, on a constaté que l’inflation alimentaire garde un poids au niveau des causes de l’inflation globale.

 

- La rareté des produits de première nécessité comme le sucre, les boissons BRARUDI qui ont une place importante dans la vie du consommateur Burundais, l’eau, l’électricité et le carburant. Cela fait que le consommateur est toujours victime de la spéculation exagérée des vendeurs, ce qui lui coûte cher au niveau de ses conditions de vie.

 

- La prolifération des produits non contrôlés au niveau de la qualité comme les boissons produites ici sur place, le commerce des médicaments en contrebande qui sont parfois périmés, l’entrée sur le territoire nationale des marchandises non contrôlées. Tout cela fait que dans de telles conditions le consommateur risque d’hypothéquer sa santé, il faut des mesures pour décourager cette situation.

 

- L’absence des mécanismes de dialogue permanent entre les consommateurs et le Gouvernement afin d’écouter les préoccupations des consommateurs pour trouver des solutions concrètes et idoines.

 

En effet, Il faudrait que le Gouvernement prenne des mesures concrètes pour la disponibilité sur le marché intérieur des produits de première nécessité afin de participer grandement dans la lutte contre l’inflation, un contrôle sérieux des produits entrant au Burundi surtout les boissons alcoolisés et des jus produits localement qui n’ont pas la qualité requise et qui risquent de causer de préjudice à la santé publique.

 

Il faudra alors développer les mécanismes de dialogue entre le Gouvernement et les Consommateurs pour que ces défis aient une place au niveau des solutions prises par le Gouvernement. Ainsi le gouvernement devrait faire sienne la préoccupation du prix d’achat des consommateurs.