En tenant compte de la situation actuelle de l’économie Burundaise, PARCEM lance un vibrant appel au Gouvernement pour qu’il organise les grands états généraux sur la situation économique, qui vont dégager une feuille de route qui orientera toutes les actions qui seront faites au niveau prioritaire à court terme et moyens terme.
Une situation inquiétante qui suscite la contribution de tout le monde
PARCEM estime qu’il est grand temps de se réunir en conclave avec les experts nationaux, étrangers et les partenaires nationaux qui peuvent avoir des contributions à donner, car il est évident que le seul parti au pouvoir et le seul Gouvernement ne pourront pas donner des solutions idoines à cette crise économique.
Tous les Burundais devraient être appelés, chacun par ses compétences pour donner sa contribution afin de redresser la situation. Actuellement, on observe une politique de l’autruche qui est en train de s’installer au lieu d’affronter les problèmes, on dirait que ces problèmes vont se résoudre d’eux même.
Si on analyse la situation d’inflation ; de la rareté des devises, des produits de première nécessité comme le sucre et la pénurie du carburant, on constate que même l’environnement des affaires que ça soit au niveau local et au niveau central commence à être une question sensible. En outre, la corruption et les sanctions des pays étrangers continuent à être un fardeau sur notre pays. Tout cela devrait recueillir l’attention de tous les Burundais afin de dégager une feuille de route.
Comment mettre en application les recommandations de la feuille de route ?
Après le dégagement de cette feuille de route, le Président de la République devrait nommer un autre Gouvernement plus compétent avec des experts pour mettre en application les recommandations de ces états généraux. Par ailleurs, s’il advient que le Gouvernement réussit à trouver une solution à cette crise, ça sera sur son actif. Pour ce, le Gouvernement se doit de mettre sur pied un cadre permettant à tous les Burundais de donner des contributions afin de redresser cette situation qui devient de plus en plus inquiétante.
En date du 28 au 31/10/2024, le Burundi va abriter le 23ème sommet du COMESA dans la capitale économique Bujumbura. Pour ce PARCEM, a sorti son analyse par rapport à cette organisation.
Que signifie COMESA ?
PARCEM voudrait d’abord rappeler que COMESA est une organisation d’intégration régionale créée en 1994 composée par 21 membres. C’est un marché commun qui vise la circulation des biens et des personnes et des capitaux au niveau du commerce. Le marché commun du COMESA projette aussi de devenir une union monétaire.
L’importance du COMESA
COMESA a été créée pour renforcer la croissance économique en améliorant le bien être des habitants des pays membres, en facilitant les échanges, le développement des infrastructures, facilitation de la circulation des capitaux dans les pays membres et renforcer la paix et la sécurité dans les pays membres.
Le Burundi devrait comme opportunité profiter de ce marché vaste de plus de 400 millions d’habitants pour renforcer ses exportations ainsi que le mouvement des capitaux et les investissements directs étrangers qui viendraient de ces pays. Tout cela pourrait créer une bouffée d’oxygène au niveau des devises, la croissance des exportations, le développement des infrastructures dans le cadre transnationale qui sont négociées au niveau supranational à travers ces organisations d’intégration régionale. Le Burundi devrait en profiter surtout que nous sommes en déficit des infrastructures.
COMESA projette de devenir un grand marché de libre échange en s’unissant avec l’East African Community et la SADEC. Le Burundi abrite également le siège de la PTA Bank, ce qui fait que le Burundi a un rôle à jouer dans le COMESA.
Quelles stratégies pour le Burundi afin de profiter des avantages qu’offre cette intégration régionale ?
Ces stratégies sont entre autres :
- Le renforcement de l’environnement des affaires pour bénéficier des investissements directs étrangers en provenance des pays membres ;
- Une stratégie en bonne et due forme de renforcement des exportations afin de profiter de ce grand marché en trouvant une solution aux défis qui hantent la BBN ;
- La création d’un fond pour soutenir les exportateurs ;
- Résoudre les problèmes d’énergie pour appuyer l’action des exportateurs ;
- Le renforcement de la bonne gouvernance ;
- Soigner l’image du pays pour qu’il y ait une bonne circulation des capitaux ;
- Le renforcement de l’accès à l’information et éviter les lourdeurs administratives ;
Il y a aussi le renforcement de la relance de la production des entreprises qui avaient un grand potentiel de production comme la SOSUMO pour exporter le sucre dans la sous-région ; COTEBU qui avait un grand potentiel de production dans le temps.
Le Burundi peut profiter d’un tissu industriel du passé en le relançant pour avoir des produits exportables de qualité.
Ainsi, Le Burundi devrait s’acquitter régulièrement de sa cotisation de 406000milles$ par/an au niveau de la COMESA qui est à la portée du Burundi. Il ne devrait pas enregistrer des arriérés comme il le fait quelques fois dans certaines organisations comme l’East African Community.
Actuellement le Burundi vit une situation inflationniste impressionnante et inquiétante. L’inflation c’est cette hausse généralisée et persistante des prix des produits. Les prix des denrées alimentaires sont actuellement frappés. Quant à ses théories de calcul, l’INSBU procède par des calculs mensuels. Toute moindre augmentation des prix s’applique aux prix du mois antérieur ce qui explique une hausse persistante.
Les causes profondes de l’inflation
Pour ces causes, il faut premièrement faire une analyse au niveau de la production. On reste dans les illusions comme quoi le Burundi fait une production extraordinaire. Mais on fait défaut à des statistiques fiables faisant état de la quantité qui serait suffisante au niveau de la production agricole. Cela handicape la connaissance des besoins réels de la population. Mis à part les illusions, on a un déficit de la production alimentaire évident. Certains produits alimentaires vivrières ont disparu comme la colocase, la patate douce, la banane.
Deuxièmement on doit signaler la dévaluation monétaire qui reste persistante par rapport aux devises. Si l’on compare le taux de change du marché parallèle à celui du marché officiel, la différence en est imaginable.
Troisièmement, le coût du transport est extrêmement élevé suite aux problèmes liés au manque du carburant et les effets des mesures qui avaient été prises antérieurement limitant l’usage de certains moyens de déplacement comme les vélos, les motos, … dans certains lieux de la capitale de Bujumbura. On trouve que le coût du transport des marchandises d’une région à un autre est extrêmement élevé. A titre d’exemple, du côté des matériaux de construction, une Benne de sable qui coûtait très récemment 110 000 de BIF coûte actuellement aux environs de 400 000 de BIF.
Quatrièmement, au niveau de la croissance de la masse monétaire, on a à remarquer cette faiblesse de la production et la politique expansionniste au niveau du crédit. Si on fait une analyse profonde, on trouve qu’il y’a une croissance de la masse monétaire disproportionnée par rapport à l’augmentation de la production.
Cinquièmement, au niveau de la politique budgétaire, comme le Gouvernement vit grandement des taxes et impôts, il est difficile de se passer de ces recettes fiscales et l’augmentation de ces dernières au niveau du commerce provoque de l’inflation conséquente.
Sixièmement, au niveau des investissements, les activités économiques sont actuellement en berne, les gens n’investissent plus. Tout le monde est dans le commerce et dans la spéculation, ce qui contribue à l’augmentation des prix. La corruption aussi se gangrène suite aux lacunes dans la gestion des conflits d’intérêt et des incompatibilités dans l’administration d’où les autorités et les administratifs sombrent directement dans le commerce et ça devient incontrôlable.
Tous ces facteurs précédemment évoqués compliquent la situation liée à l’inflation. Ainsi, il est grand temps que le Gouvernement prenne des mesures pour inverser la tendance notamment le redressement de la gouvernance, les principes de la planification, la mobilisation des financements extérieurs pour combler ce déficit d’épargne intérieure en vue de trouver solutions aux problèmes de manque de devises, de manque de carburant. Si non, la situation risque de s’empirer parce que le Burundi se trouve actuellement dans une crise économique profonde.