En date du 28 au 31/10/2024, le Burundi va abriter le 23ème sommet du COMESA dans la capitale économique Bujumbura. Pour ce PARCEM, a sorti son analyse par rapport à cette organisation.
Que signifie COMESA ?
PARCEM voudrait d’abord rappeler que COMESA est une organisation d’intégration régionale créée en 1994 composée par 21 membres. C’est un marché commun qui vise la circulation des biens et des personnes et des capitaux au niveau du commerce. Le marché commun du COMESA projette aussi de devenir une union monétaire.
L’importance du COMESA
COMESA a été créée pour renforcer la croissance économique en améliorant le bien être des habitants des pays membres, en facilitant les échanges, le développement des infrastructures, facilitation de la circulation des capitaux dans les pays membres et renforcer la paix et la sécurité dans les pays membres.
Le Burundi devrait comme opportunité profiter de ce marché vaste de plus de 400 millions d’habitants pour renforcer ses exportations ainsi que le mouvement des capitaux et les investissements directs étrangers qui viendraient de ces pays. Tout cela pourrait créer une bouffée d’oxygène au niveau des devises, la croissance des exportations, le développement des infrastructures dans le cadre transnationale qui sont négociées au niveau supranational à travers ces organisations d’intégration régionale. Le Burundi devrait en profiter surtout que nous sommes en déficit des infrastructures.
COMESA projette de devenir un grand marché de libre échange en s’unissant avec l’East African Community et la SADEC. Le Burundi abrite également le siège de la PTA Bank, ce qui fait que le Burundi a un rôle à jouer dans le COMESA.
Quelles stratégies pour le Burundi afin de profiter des avantages qu’offre cette intégration régionale ?
Ces stratégies sont entre autres :
- Le renforcement de l’environnement des affaires pour bénéficier des investissements directs étrangers en provenance des pays membres ;
- Une stratégie en bonne et due forme de renforcement des exportations afin de profiter de ce grand marché en trouvant une solution aux défis qui hantent la BBN ;
- La création d’un fond pour soutenir les exportateurs ;
- Résoudre les problèmes d’énergie pour appuyer l’action des exportateurs ;
- Le renforcement de la bonne gouvernance ;
- Soigner l’image du pays pour qu’il y ait une bonne circulation des capitaux ;
- Le renforcement de l’accès à l’information et éviter les lourdeurs administratives ;
Il y a aussi le renforcement de la relance de la production des entreprises qui avaient un grand potentiel de production comme la SOSUMO pour exporter le sucre dans la sous-région ; COTEBU qui avait un grand potentiel de production dans le temps.
Le Burundi peut profiter d’un tissu industriel du passé en le relançant pour avoir des produits exportables de qualité.
Ainsi, Le Burundi devrait s’acquitter régulièrement de sa cotisation de 406000milles$ par/an au niveau de la COMESA qui est à la portée du Burundi. Il ne devrait pas enregistrer des arriérés comme il le fait quelques fois dans certaines organisations comme l’East African Community.
Actuellement le Burundi vit une situation inflationniste impressionnante et inquiétante. L’inflation c’est cette hausse généralisée et persistante des prix des produits. Les prix des denrées alimentaires sont actuellement frappés. Quant à ses théories de calcul, l’INSBU procède par des calculs mensuels. Toute moindre augmentation des prix s’applique aux prix du mois antérieur ce qui explique une hausse persistante.
Les causes profondes de l’inflation
Pour ces causes, il faut premièrement faire une analyse au niveau de la production. On reste dans les illusions comme quoi le Burundi fait une production extraordinaire. Mais on fait défaut à des statistiques fiables faisant état de la quantité qui serait suffisante au niveau de la production agricole. Cela handicape la connaissance des besoins réels de la population. Mis à part les illusions, on a un déficit de la production alimentaire évident. Certains produits alimentaires vivrières ont disparu comme la colocase, la patate douce, la banane.
Deuxièmement on doit signaler la dévaluation monétaire qui reste persistante par rapport aux devises. Si l’on compare le taux de change du marché parallèle à celui du marché officiel, la différence en est imaginable.
Troisièmement, le coût du transport est extrêmement élevé suite aux problèmes liés au manque du carburant et les effets des mesures qui avaient été prises antérieurement limitant l’usage de certains moyens de déplacement comme les vélos, les motos, … dans certains lieux de la capitale de Bujumbura. On trouve que le coût du transport des marchandises d’une région à un autre est extrêmement élevé. A titre d’exemple, du côté des matériaux de construction, une Benne de sable qui coûtait très récemment 110 000 de BIF coûte actuellement aux environs de 400 000 de BIF.
Quatrièmement, au niveau de la croissance de la masse monétaire, on a à remarquer cette faiblesse de la production et la politique expansionniste au niveau du crédit. Si on fait une analyse profonde, on trouve qu’il y’a une croissance de la masse monétaire disproportionnée par rapport à l’augmentation de la production.
Cinquièmement, au niveau de la politique budgétaire, comme le Gouvernement vit grandement des taxes et impôts, il est difficile de se passer de ces recettes fiscales et l’augmentation de ces dernières au niveau du commerce provoque de l’inflation conséquente.
Sixièmement, au niveau des investissements, les activités économiques sont actuellement en berne, les gens n’investissent plus. Tout le monde est dans le commerce et dans la spéculation, ce qui contribue à l’augmentation des prix. La corruption aussi se gangrène suite aux lacunes dans la gestion des conflits d’intérêt et des incompatibilités dans l’administration d’où les autorités et les administratifs sombrent directement dans le commerce et ça devient incontrôlable.
Tous ces facteurs précédemment évoqués compliquent la situation liée à l’inflation. Ainsi, il est grand temps que le Gouvernement prenne des mesures pour inverser la tendance notamment le redressement de la gouvernance, les principes de la planification, la mobilisation des financements extérieurs pour combler ce déficit d’épargne intérieure en vue de trouver solutions aux problèmes de manque de devises, de manque de carburant. Si non, la situation risque de s’empirer parce que le Burundi se trouve actuellement dans une crise économique profonde.
Depuis un certain temps, il se s’observe une pénurie du carburant du type Mazout sur les stations de service. Pour ce, PARCEM voudrait exprimer ses inquiétudes par rapport à la situation de l’approvisionnement du carburant au Burundi.
L’approvisionnement du carburant au Burundi
PARCEM se dit satisfait par rapport à l’approvisionnement du carburant du type Essence qui est redevenu normale. Les gens s’approvisionnent normalement, mais une inquiétude subsiste car on ne comprend pas comment l’essence peut être disponible et en même temps le mazout reste rare.
La population éprouve des inquiétudes et l’incompréhension totale avec toutes les conséquences liées à la rareté du mazout. L’enregistrement des véhicules augure un éventuel rationnement du carburant, ce qui provoque des questionnements sur cet enregistrement avec des conséquences que cela comporte.
Premièrement au niveau de l’approvisionnement du mazout, le transport en commun s’en trouve perturbé dans le transport des biens et des personnes, et puis ensuite cela s’ajoute à une inflation galopante qui a provoqué l’augmentation des prix de matériaux de construction, ce qui par conséquent a mis la plupart des chantiers à l’arrêt, c’est un véritable calvaire qui s’ajoute à la situation inflationniste qui cause des conséquences énormes à l’économie nationale.
Deuxièmement, on se pose la question de savoir si on tend vers ce rationnement, est-ce que ce dernier ne va pas perturber les activités économiques ? Puisque la consommation est la base de la croissance économique, plus tu consommes plus tu verses des taxes à l’Etat. La consommation du carburant dépend des volumes de ces activités économiques, des initiatives, la libre entreprise, la créativité. Est-ce qu’on devra limiter alors que les gens ne consomment pas de la même façon et n’ont pas les mêmes moyens et les mêmes initiatives ? Il y a anguilles sous roche avec des risques potentielles d’injustice au niveau du rationnement où les bénéficiaires soient seulement les hauts dignitaires, les gens qui occupent des positions stratégiques au Gouvernement. Cela peut faire le lit de la corruption et de la contrebande.
Recommandations de PARCEM
PARCEM estime qu’il faut une introspection et une réflexion profonde par rapport à ces mesures de rationnement. La faisabilité technique aussi des questionnements, est-ce que les véhicules de Bujumbura seront seulement concernés ? Qu’en est-il des véhicules de l’intérieur ?
Au niveau de la communication Gouvernementale, on devrait changer des stratégies car des mesures qui peuvent avoir un impact visible sur l’économie nationale ne peuvent pas être le seul apanage d’une institution comme la SOPEBU, certes elle peut être une agence d’exécution technique mais la communication par rapport à ces mesures doit être située au niveau macro politique en suscitant même des débats au niveau du Parlement pour une explication plus profonde. Le Gouvernement en affichant le silence on dirait qu’il y a anguille sous roche, il faut une stratégie de communication par rapport à ces mesures.
Si on analyse cette situation on dirait que la question de la disponibilité du carburant au Burundi continue à se compliquer d’avantage. C’est pour cela qu’il faut changer de stratégie au niveau de la gestion de la richesse de ce pays notamment à la Banque Centrale et dans la lutte contre la corruption car PARCEM constate qu’i l y a d’autres éléments qui ne sont pas bien contrôlés et qui compliquent d’avantage la situation de la disponibilité du carburant au Burundi.