Le 11 juin de chaque année, le monde entier célèbre la Journée Mondiale dédiée à la population. A l’occasion de ce 11 juin 2024, PARCEM a sorti son analyse car cette journée arrive alors que le Burundi est un pays qui a l’une des densités les plus fortes d’Afrique, avec parfois plus de 1000 habitants au km2 dans certaines parties du pays.
Les défis qui hantent la population Burundaise
Dans son analyse, PARCEM estime que le taux de croissance de la population est supérieur au taux de croissance de la production alimentaire et même au taux de croissance du niveau de la production intérieure brute. Le taux de fécondité approche six enfants par femme. Des mesures concrètes devraient être prises pour inverser cette tendance.
Les grandes conséquences liées à ce phénomène démographique
Les ressources naturelles en pâtissent beaucoup du fait du déboisement conséquent à cette explosion démographique. En effet, la population a besoin du bois pour l’énergie de cuisson « charbon, bois de chauffage » ; pour la construction et la fabrication des meubles, …. Il y a également l’atomisation des terres agricoles, maintenant on dit qu’on est à moins de 0,5ha par ménage, ce qui fait que 70% de la population vit dans une insécurité alimentaire et dans une pauvreté indescriptible et endémique.
Les grands aspects de la vie de la population Burundaise
L’Agriculture occupe 90% de la population mais cette dernière contribue à moins de 40% du PIB (Produit Intérieur Brut). Le chômage est présent en milieu urbain et rural et ce dernier touche en particulier les jeunes. Un sous-emploi d’ampleur en milieu rural : une grande partie de la population est occupée par l’agriculture pendant deux ou trois mois et le reste de l’année, la population se trouve dans un sous-emploi structurel.
A ce calvaire s’ajoute actuellement les problèmes liés à la pénurie des produits de première nécessité, des devises, problème de déplacement, … ; ce qui durcit les conditions de vie de la population.
Point de vue de PARCEM
Le Gouvernement devrait prendre des mesures pour inverser la tendance en partant de l’idée que pour être un facteur de développement, une population doit être bien éduquée, mieux formée, en bonne santé et doit travailler dans un environnement de bonne gouvernance afin que la méritocratie régisse le mode de fonctionnement de la société. En dehors de cela, la croissance démographique devient un problème aux conditions de vie dans le pays.
Recommandation de PARCEM
Pour faire face à ces défis, PARCEM recommande ce qui suit :
Au Gouvernement :
- De rendre effective une politique nationale de la population. On avait promis d’élaborer une politique nationale de population pour bien orienter le taux de croissance, les conditions de vie avec une population qui est bien soignée, bien éduquée, bien formée, qui travaille dans les meilleures conditions avec une clarification des conditions de vie qui orientent toutes les politiques de développement.
- De publier les résultats du recensement en cours. Il faut que les données de ce recensement puissent servir même à la réalisation de la vision 2040/2060 dans le sens d’amélioration des conditions de vie de la population.
- D’organiser la politique de décentralisation pour offrir les services de qualité à la population.
- De se choisir un modèle de croissance. On a déjà constaté que seule l’agriculture ne peut pas booster l’économie Burundaise, il faut d’autres facteurs notamment la santé, l’éducation, … pour que le facteur humain soit mis en avant pour un meilleur décollage économique.
Le 15 juin de chaque année, le monde entier célèbre sa journée dédiée à la lutte contre la faim, cette journée arrive au moment où le Burundi fait face à des circonstances particulières au niveau économique. Pour ce, PARCEM voudrait donner son analyse sur cette situation.
L’état des lieux de la lutte contre la faim au Burundi
PARCEM rappelle que déjà au niveau de la sécurité alimentaire la situation est alarmante du fait que 70% de la population Burundaise vit une insécurité alimentaire chronique et 40% de cette dernière se confronte à une malnutrition qui est à la base de plusieurs maladies infantiles chroniques.
Au niveau de la production alimentaire, depuis un certain temps le Burundi a un déficit structurel de la production alimentaire liée à une diversité culturale qui n’est plus d’actualité, il y a beaucoup de cultures qui tendent à disparaitre comme la colocase et bien d’autres qui connaissent une chute de production notamment la pomme de terre et la banane. En fait, quand une épidémie maladive frappe des cultures, les produits phytosanitaires pour y faire face se disponibilisent difficilement.
Au niveau des statistiques, on n’a pas à affirmer qu’on est dans une situation de surproduction sans toutefois devoir évaluer les besoins alimentaires des Burundais en entièreté et la quantité produite, par ailleurs même la production du maïs qu’on a eu à venter récemment ne fait pas objet des statistiques comparatives pour montrer qu’on est dans une situation de surproduction, là où le bât baisse est que cette même production n’a pas été introduite dans le circuit économique. Dans toutes circonstances, si une production agricole n’est pas transformée, c’est comme si elle est presque morte parce qu’elle ne peut pas être comptabilisée dans le circuit économique comme un produit intérieur brut.
A ce drame de pénurie des produits alimentaires liée à la production s’ajoute le drame de pénurie du carburant. Et alors, comment le transport des marchandises, des biens et le cas de la production agricole peuvent être assuré ? Outre même que s’il est assuré, le coût du transport est exorbitant à un niveau qui dépasse l’endentement. Si maintenant les flux commerciaux des marchandises dont la production agricole n’est pas bien assurée ça veut dire que la situation est catastrophique.
La comblée de malheurs, la pénurie de devises maintenant évoquée et qui arrive jusqu’à ne pas pouvoir importer même quelques litres de carburant dans cette période est inimaginable. La BRB devrait prouver l’utilisation du peu de devises qu’elle puisse disposer par le sortir d’un rapport mensuel en vue de faire constater tout genre de solde. Si non le pays tend vers une faillite.
Si le Ministre ayant les finances dans ses attributions arrive à parler haut et fort, et cela devant l’assemblée nationale, que le pays fait face à un problème de devises et qu’on est en train de les chercher pour au moins pouvoir importer le carburant, le Gouvernement devrait prendre des mesures fortes notamment l’ouverture des frontières et assoir des conditions permettant aux gens de s’approvisionner à partir des pays de la sous-région.
Il faut des mesures urgentes pour parier à ce problème. Même dans une famille quand le père de cette dernière ne peut pas nourrir ses enfants, il lui devient impossible de les contrôler. Il se trouve dans une obligation de les laisser se débrouiller pour faire face à ce problème. Il est grand temps que le Gouvernement puisse faire son introspection et prendre des mesures concrètes et idoines.
Au moment où le Burundi vient de célébrer la journée internationale des travailleurs et du travail ce mercredi du 1 mai 2024, PARCEM a voulu donner son analyse par rapport à la situation du travail et du chômage au Burundi.
L’état des lieux du travail au Burundi
Dans son analyse, PARCEM fait le constat sur la situation et les causes profondes du chômage actuel. Ces causes sont entre autres :
- Les entreprises qui sont en train de se s’aborder une après une suite à la situation économique difficile. Les entreprises comme SOSUMO, ONATEL, REGIDESO et BRARUDI qui sont actuellement en difficultés et qui risquent d’envoyer une grande partie de leur personnel en chômage. C’est une situation potentiellement explosive au niveau de la vie des ménages dans notre pays, même au niveau de l’entreprise LEO on a entendu qu’il y a des risques similaires où le patronat risque d’envoyer une partie de son personnel au chômage.
- La situation de la mauvaise affectation budgétaire où le pays a besoin par exemple d’un certain nombre d’enseignants ou d’infirmiers dans les domaines de l’éducation et de la santé mais ne parvient pas à les embaucher à cause de cette mauvaise affectation. C’est contradictoire, des enseignants et des infirmiers au chômage alors que le pays en a besoin car leur nombre est insuffisant dans les différents contrées ou régions du pays.
-L’environnement des affaires au Burundi qui limite les investissements privés nationaux et étrangers. Le problème endémique du manque de l’eau et l’électricité, de la justice, des devises, d’accès aux crédits bancaires, du déficit budgétaire chronique qui provoque les effets d’éviction, le manque de libéralisation économique où le Gouvernement continue à intervenir de façon intempestive dans les affaires du secteur privé. Tous ces problèmes causent un tort énorme au niveau du fonctionnement du secteur privé. Il faut une libéralisation complète de l’économie pour stimuler le secteur privé car celui qui va contribuer à rendre dynamique la vie économique de ce pays et qui va tirer une grande partie de la population du chômage.
- Le manque des grands travaux, la haute intensité de la main d’œuvre, le Burundi a besoin d’infrastructures de qualités. Les routes, les ponts sont dans un état de délabrement totale, l’aéroport à rénover, les barrages hydroélectriques à construire. Tous ces travaux d’infrastructures devraient tirer une grande partie de la masse rurale du chômage car en cherchant des investissements dans ce secteur, les travaux HIMO contribuent grandement à résorber le chômage en milieu rural surtout qu’aujourd’hui le secteur agricole ne parvient pas à occuper de façon continue les acteurs économiques en milieu rural d’où il y a un sous emplois prononcé et qui est un chômage déguisé.
- Le problème de la qualité de la formation des jeunes. On se demande si tenant compte de la formation actuelle des jeunes, ces derniers seront aptes à être candidats aux emplois digne de leur nom. Est-ce qu’ils auront des qualités requises pour être candidats à certains emplois qui exigent l’excellence.
- Le problème de la corruption endémique qui fait qu’aujourd’hui le semeur au Burundi n’est plus le moissonneur à cause des agents de l’administration qui continue à sucer la force des gens qui sont en train de vivre de leurs sueurs.
- Le problème d’inflation qui est en train de causer l’érosion des revenus des travailleurs qui limitent leurs acidités au travail.
- Le problème des salaires, des anales qui n’est pas encore résolu.
- Le problème des systèmes de pensions qui n’est pas encore pris forme au Burundi. Il y a des promesses que le Gouvernement a faites mais qui ne sont pas tenues, leur mise en application reste problématique. Il faut un débat sur ce point pour que réellement, on puisse organiser un système de pension digne de son nom et qui tient sur les réalités et dont même le financement est possible et ne pas continuer à tenir des promesses qui ne tiennent pas sur certaines réalités ou études commanditées pour établir la situation et la réalité.
Il faut que l’Etat fasse son travail pour que cette situation soit résolue pour qu’on puisse inverser la tendance. PARCEM lance un vibrant appel au Gouvernement pour que tous ces problèmes suscitent une attention particulière. Si non, on ne pourra pas créer les conditions qui permettent à ce que le niveau de l’emploi soit développé.
Depuis un certain temps, la pénurie du carburant est devenue trop récurrente au Burundi. Pour ce PARCEM voudrait lancer un vibrant appel au Gouvernement de trouver la solution urgente à la problématique de l’approvisionnement en carburant dans notre pays.
Les conséquences liées à la pénurie du carburant
Dans son analyse, PARCEM estime que la situation du manque de carburant est en train de ternir l’image du pays. Très récemment, on a tenu les Etats Généraux du Tourisme au Burundi mais un pays qui a encore des problèmes au niveau de l’approvisionnement des produits stratégiques comme le carburant, ne peut pas s’attendre à grand-chose au niveau de la mobilisation des visiteurs étrangers.
Le Gouvernement vient de signer un protocole d’accord avec l’IDA sur un don qui serait destiné à financer l’importation des produits stratégiques. PARCEM se pose des questions : Comment ce don est en train d’être utilisé ? comment l’argent est géré à la Banque Centrale ? C’est un don de quel montant ? Ce don va couvrir combien de mois d’importation ? Il faut des informations supplémentaires.
Le Gouvernement a décidé de créer une société nouvelle pour importer le carburant avec un capital de 120 milliards, PARCEM voudrait repréciser que dans la logique des choses l’Etat n’importe pas les produits stratégiques. Mais plutôt à travers ses agences et tous ses Ministères, Il régule le secteur d’importation des produits stratégiques. C’est pour cela que même le Ministère en charge de l’énergie pourrait le faire actuellement.
C’est incompressible que le Burundi ne peut pas avoir 3 ou 4 acteurs qui pourraient rendre dynamique l’importation des produits stratégiques comme ça se fait dans d’autres pays. Il suffit qu’il y ait des conditions favorables dans un cadre élargi de partenariat public-privé, sinon on continuera à avoir des problèmes.
Si on analyse profondément la question, on voit que le manque des devises est en train de se compliquer d’avantage car cette dernière touche plusieurs secteurs comme l’importation des produits stratégiques, le retard dans la construction du barrage JIJI-MULEMBWE, les problèmes liés à la SOSUMO. Les investissements de la REGIDESO pour faire face aux pénuries d’eau et d’électricité. Le pays n’ira nulle part avec ce manque de devises, un jour on dira que le pays pourra s’arrêter.
Il faut une introspection pour trouver la solution à ce problème, en mettant en place une stratégie de mobilisation des financements extérieurs en bonne et due forme. Le Gouvernement vient de mettre sur pied une stratégie nationale de coopération au développement 2023-2027, il faut que cette stratégie aboutisse à des résultats concrets palpables en amenant une valeur ajoutée.
PARCEM rappelle qu’à travers cette stratégie, il faudrait miser sur les dons où les prêts concessionnels parce que l’Etat du Burundi n’est pas actuellement en mesure de mobiliser des financements importants sous forme de prêt. La situation n’est pas encore assainie pour que le Burundi puisse arriver à émettre des bonds de trésor sur le marché financier.
Il faut une stratégie de mobilisation des dons car si un pays ne veut plus utiliser les dons comme mode de financement, il faut qu’il atteigne le niveau d’émergence, c’est-à-dire que c’est en 2040 que le Burundi pourra se passer des financements sous forme de dons, mais actuellement à son stade il est impossible.
Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale devrait s’atteler à cet objectif pour qu’il y ait une valeur ajoutée par rapport à la quantité de devises que le pays peut engranger afin de faire face à ces problèmes d’importation des produits de première nécessité.