Bonne gouvernance

Démocratie : ou sommes-nous?

En date du 15 septembre de chaque année, le monde entier célèbre la Journée Mondiale dédiée à la Démocratie. PARCEM a voulu donner son analyse par rapport à cette Journée surtout qu’ici au Burundi quand on dit la démocratie on voit directement les élections.

 

L’état des lieux de la Démocratie au Burundi

PARCEM a lancé un vibrant appel au Gouvernement et aux Burundais comme le Burundi va entamer une période de décennie électorale de 2025 à 2035, on dirait qu’il y aura des élections distantes en moyenne de 2 ans, or la période électorale a été maintes fois marquée par :

  • Les mauvais comportements surtout les divisions entre les partis politiques ;
  • Les divisions au sein des partis politiques que ça soit celui qui est au pouvoir et ceux de l’opposition ;
  • L’intolérance politique qui grandit ;
  • Les arrestations arbitraires liées aux excès de zélé de l’administration à la base ;
  • Le positionnement des hauts cadres qui craignent de perdre leurs postes ;
  • Les détournements conséquents ;
  • L’absence d’attention à toute politique de développement ;
  • Les contributions forcées intempestives.

 

Il faut que le Gouvernement tire attention car toutes les politiques de développement risquent d’être reléguées au second plan et le pays en souffrirait énormément.

 

PARCEM appelle alors le Gouvernement à organiser un dialogue sincère avec toutes les parties prenantes pour que ça soit un cadre de réconciliation, un creuset pour fondre toutes les tendances partisanes afin que le Burundi recolle les morceaux et établisse une politique de réconciliation définitive.

 

On aura à gagner si le Burundi essaie de se réconcilier avec lui-même. Cet appel devrait être entendu, si non cette décennie risquera de faire reculer le pays.

La libéralisation du sucre : PARCEM salue la mésure.

Le Gouvernement du Burundi vient de prendre la décision de libéraliser le commerce du Sucre. Pour ce, en cette date du 09 août 2024, PARCEM vient de sortir une analyse en rapport avec cette décision.

 

La libéralisation du Commerce du Sucre

PARCEM se dit satisfaite par cette mesure prise par le Gouvernement de libéraliser le commerce du sucre car c’est une mesure que PARCEM avait réclamée depuis longtemps.

 

Cette mesure va permettre à ce qu’à travers les avantages comparatifs, une concurrence acharnée entre opérateurs économiques va s’édifier et les opérateurs économiques pourront faire entrer du sucre à partir des pays qui ont un avantage comparatif au niveau de la production du sucre, ce qui va permettre que le prix soit celui du marché entre l’offre et la demande.

 

Le Sucre pourra être disponible quel que soit le coût à l’importation et le prix du marché sera celui qui va se faire à partir de la confrontation entre l’offre et la demande. Cela va permettre que le commerce du sucre ne soit plus sous l’apanage des prédateurs car ces derniers temps, il y avait une tendance au niveau du Gouvernement de confier le commerce du sucre à certains opérateurs économiques sans aucune forme de concurrence avec une odeur de corruption. Cela faisait qu’un groupe de prédateurs étaient toujours là et causait un tort énorme sur l’économie nationale.

 

Actuellement si le commerce du sucre est libéralisé, il y aura un besoin des devises pour importer ce dernier, mais comme la Banque Centrale vient de libéraliser le fonctionnement des bureaux de change, cela veut dire que ces derniers vont aussi mobiliser des devises aux agents économiques internes et externes. Le marché parallèle sera un marché de devises dynamique.

 

Recommandations de PARCEM

  • Il faudra aussi prendre des mesures limitant les entraves au niveau du commerce entre le Burundi et la RDC par exemple. En fait, les opérateurs économiques de la RDC qui entrent au Burundi se lamentent qu’il y a beaucoup d’entraves au niveau de leurs activités et de change en devises.
  • Il faut aussi libéraliser l’exportation. Si un exportateur exporte, il faut que les devises qui entrent lui appartiennent pour enfin les utiliser à sa guise. La Banque Centrale devrait gérer les devises émanant de la coopération, du commerce des minerais et des emprunts quelconques. Cette dernière devrait réguler en alimentant le marché des Banques Commerciales pour qu’à travers le marché de change, elle puisse contribuer à alimenter l’économie en devises. Ainsi, le marché parallèle va alors faire état du coût de la devise en général.
  • La libéralisation du commerce du carburant. Si la pénurie du carburant persiste comme elle est aujourd’hui, PARCEM crie haut et fort qu’il faut libéraliser le commerce du carburant. S’il y a des opérateurs économiques qui peuvent faire entrer le carburant à partir des pays voisins ou des accords qui peuvent être signés avec les pays voisins pour que le carburant entre, tout cela pourra équilibrer. Parceque actuellement le déficit au niveau du marché du carburant est évident : Les gens passent du temps sur les files d’entente des bus et les activités économiques ne se déroulent pas comme prévues ; les gens sont devenus comme des prisonniers sous une autre forme.
  • La libéralisation du commerce du maïs. En fin de compte, il faut supprimer l’ANAGESSA. Si le Gouvernement veut acheter le maïs il faut qu’il soit en concurrence avec les commerçants. C’est la concurrence qui aboutit à disponibiliser les services de qualité et l’agent économique fait son choix rationnel.

 

PARCEM profite aussi de l’occasion pour fustiger la récente déclaration du Ministère de l’Agriculture disant qu’on va créer encore une fois des coopératives qui vont acheter les produits agricoles ici à Bujumbura pour les revendre. Ça sera encore une fois favoriser des prédateurs. C’est-à-dire que pour créer ces coopératives agricoles, on va peut-être prendre certaines personnes sous l’influence du parti au pouvoir et elles vont monopoliser le commerce des produits agricoles à Bujumbura.

L’ANAGESSA a déjà montré des failles

Après avoir constaté que le paiement des arriérés aux producteurs agricoles qui ont vendus leurs récoltes à l’ANAGESSA continue à enregistrer d’énormes retards, en date du 29 juillet 2024 PARCEM a sorti son analyse sur le fonctionnement de l’ANAGESSA.

 

Le contexte du fonctionnement de l’ANAGESSA

Pour PARCEM le contexte de fonctionnement de l’ANAGESSA est tout à fait difficile. En effet, jusqu’à maintenant au Burundi, il n’y a pas de statistiques fiables qui montrent l’état de la production annelle d’une telle ou telle autre denrée alimentaire ou qui évaluent les besoins de consommations alimentaires pour dire qu’il y a une surproduction ou un déficit.

 

Au moment des états généraux de l’Agriculture qui se sont tenus en 2016 / 2017, on avait eu à constater l’existence d’un déficit de la production alimentaire de 30% au Burundi. Donc, dire qu’il y a eu une surproduction cela veut dire que cette dernière est artificielle. Il faut tabler sur les statistiques.

 

Deuxièmement, il faut savoir que quand le producteur agricole parvient à dégager un surplus qu’il vend au marché, ce n’est pas à dire qu’il a eu une production extraordinaire. Le plus souvent, c’est plutôt qu’il a d’autres besoins incontournables notamment l’achat du sel ; l’envoie de son enfant à l’école ; faire soigner son enfant, … ces besoins doivent être satisfaits et dans la plupart des cas, il n’a pas d’autres marges de manœuvre que de vendre son surplus de production.

 

Au niveau de ses capacités techniques, organisationnelles et financières, L’ANAGESSA a déjà montré des failles. Par exemple, au niveau technique il y a eu une production qui a fini par pourrir. Au niveau financière, si on analyse la loi budgétaire. Exercice 2024-2025, on constate qu’il n’y a pas de budget doté à l’ANAGESSA pour qu’elle puisse acheter cette récolte. Le budget alloué à l’ANAGESSA est un budget de fonctionnement de quelques 300 millions de fbu or ce dernier ne suffise pas pour acheter une production agricole qui n’est pas évaluée au niveau des statistiques.

 

Les conséquences deviennent énormes avec une partie de la production qui a pourri, le retard dans le paiement et une faible commercialisation. C’est-à-dire que cette production n’entre pas dans le circuit monétaire afin d’alimenter les transactions. De plus, cette production n’entre pas dans la chaine des valeurs. Donc, C’est une production qui n’est même pas enregistrée dans la production intérieure brute (PIB).

 

Quand la production n’entre pas dans le circuit économique, il y a la corruption qui s’installe parce que beaucoup de cadres de l’Etat s’accaparent de cette production et font le commerce en lieu et place de la population. C’est une façon de tirer les ficelles de leur côté par rapport à l’organisation du mécanisme de gestion de l’ANAGESSA.

 

Les Recommandations de PARCEM

Si l’ANAGESSA devrait continuer, PARCEM recommande que :

 Le producteur reste propriétaire de sa récolte.

 Le producteur puisse vendre sa récolte au moment voulu.

 Le service fondamental que l’ANAGESSA soit d’aider le producteur à conserver sa récolte de façon sécurisée dans des conditions qui évitent la pourriture de la récolte.

 Que le monopole de l’ANAGESSA soit rompu. En effet, si le Gouvernement voudrait acheter cette production, il faut qu’elle entre en concurrence avec d’autres commerçants, et à aux producteurs de choisir qui en fait les frais. La concurrence inciterait l’ANAGESSA à s’arranger pour disponibiliser des services de qualité. Si non, quand on institue un monopole et qu’on ne parvient pas à rendre des services adéquats, c’est le citoyen qui en paie les frais.

 

PARCEM trouve que le Gouvernement devrait plutôt s’atteler aux missions suivantes :

 Asseoir une bonne politique foncière ;

 La disponibilisation des semences sélectionnées de qualité à un prix abordable ;

 La disponibilisation des engrais à temps ;

 L’encadrement agricole ;

 La recherche au service de la production alimentaire ;

 La facilitation de la mécanisation afin de moderniser le système de production agricole.

En accomplissant ses missions, le Gouvernement aura soutenu le producteur dans sa mission de disponibiliser l’offre alimentaire sur le marché mais le monopole doit disparaitre et l’ANAGESSA devrait entrer en concurrence avec d’autres commerçants.

La pénurie du carburant reste un problème récurrent. A quand la solution ?

Au moment où la pénurie du carburant est devenue endémique tout en causant un tort énorme sur l’économie nationale, en cette date du 25 juillet 2024, PARCEM voudrait réexprimer ses préoccupations par rapport à cette pénurie.

 

La pénurie endémique du Carburant au Burundi

Dans son analyse, PARCEM a d’abord rappelé que le carburant est un produit stratégique et se demande si le Gouvernement évalue l’impact de cette pénurie récurrente sur :

  • L’inflation des biens et services qui est en train d’altérer le pouvoir d’achat de la population.
  • La mobilité des gens et des biens. On ne peut pas s’assurer d’une relance économique sans avoir une mobilité facile des biens, services et des personnes.
  • L’investissement dont la capacité de ce dernier a lamentablement diminué. A titre d’exemple, certains  ne peuvent plus construire puisque les coûts des matériaux pour la construction sont devenus exorbitants.
  • Le temps perdu au moment des fils d’entente au niveau des stations et le stress que cela engendre au niveau de la santé.
  • Le ralentissement de l’activité économique, de l’investissement qui va causer un tort sur la capacité du Gouvernement de collecter les recettes fiscales car la croissance va être en berne et qui va alimenter de façon chronique la pauvreté.

 

Même en cas de disponibilité du carburant, il y a un désordre où des fois la police et la documentation qui, au lieu d’assurer l’ordre, s’imposent plutôt comme donneurs d’ordre au niveau même de la distribution du carburant en voulant écarter les propriétaires des stations alors que ces derniers ont investis des fonds substantiels dans la construction de ces stations qui sont en train de servir l’intérêt public.

Il faut une rectification de tir. Et le Gouvernement devrait montrer à quand la solution à ce problème récurrent de pénurie du carburant ?

 

On a créé la SOPEBU, mais où est le changement ? La solution que tout Gouvernement responsable devrait faire est de contracter un crédit concessionnel à l’extérieur pour investir dans la capacité de stockage du carburant et constituer au moins un stock de 6 mois, de 9mois voire 1an. Augmenter la capacité de stockage du carburant devrait être un projet imminent et ce crédit pourrait être financé par des bailleurs crédibles.

 

Il faut une stratégie de mobilisation des fonds et des financements extérieurs. Mais, il est regrettable de constater que les projets contenus au niveau du budget du Ministère de l'Hydraulique, de l'Energie et des Mines ne sont que des projets classiques comme Kabu16 ; JIJI MULEMBWE   qui datent de plus de 10ans ou 15ans. Le total du budget alloué aux projets ne dépasse pas 100millions d’USD, c’est un montant minable.

 

Pour la relance économique, 100 millions$ pour un Ministère stratégique comme celui en charge de l’Energie et des Mines est montant dérisoire pour s’assurer de la sécurité au niveau de l’approvisionnement en énergie. Il faut renforcer la capacité de la mobilisation des ressources afin de financer des projets consistants comme l’investissement dans la capacité de stockage du carburant ainsi que la constitution d’un stock stratégique de 6 mois. Ce projet s’impose comme une urgence.

 

Tout au moins, il faudrait de l’ordre au niveau des stations de distribution du carburant. Les policiers et les agents de la documentation ne devraient pas se substituer aux propriétaires des stations. Si non, ils perturbent l’ordre au lieu de l’assurer.