Corruption : L’impunité sur certains dossiers continue à susciter des inquiétudes
Actuellement au Burundi, on constate un manque d’une feuille de route pour orienter les actions de renforcement de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Pour ce, PARCEM lance un vibrant appel au Gouvernement pour s’engager dans la mise en application des réformes de façon visible au niveau de la lutte contre la corruption, le renforcement du leadership et l’environnement des affaires.
L’état des lieux de la mise en application des réformes et ses conséquences
PARCEM constate que l’état des lieux de corruption et de la gestion de la chose publique suscite des inquiétudes et cela a comme conséquences :
- une mauvaise gestion de peu de ressources dont le pays dispose.
- Le blocage de l’entrée des investisseurs étrangers ainsi que l’apport de leurs capitaux.
- Les bailleurs de fonds qui devraient appuyer le pays affichent maintenant une sorte de réserve évidente.
- La faiblesse institutionnelle qui limite actuellement la mise en application des réformes au niveau des Ministères et au niveau d’exécution des projets.
Recommandations
L’état des lieux de la mise en application de ces réformes est actuellement inquiétant, ces dernières devraient être :
- L’élaboration d’une stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption en bonne et due forme pour susciter la crédibilité des investisseurs et des bailleurs des fonds. Cette stratégie devrait être évaluée régulièrement. En plus le Fond Monétaire International (FMI) est dans cette logique. Au niveau de sa mise en application, cette stratégie devrait contenir des réformes dans différents secteurs qui constituent des grands piliers de la lutte contre ce grand fléau qui gangrène actuellement le fonctionnement des rouages de l’Etat ;
- L’évaluation du cadre légal et institutionnel à travers les rapports fonctionnels entre les institutions de lutte contre la corruption que sont : la police, les parquets, les institutions judiciaires, la Cour des comptes, l’inspection générale de l’Etat. Ces institutions actuellement n’affichent même pas une force et une cohérence au niveau de cette lutte. La répression judiciaire des dossiers de corruption est actuellement reléguée au second plan. En effet, il n’y a pas eu des poursuites judiciaires pour des dossiers d’infractions alors qu’il y avait des indices sérieux de culpabilité de la part de leurs auteurs ;
- La sensibilisation aux infractions connexes à la corruption notamment le détournement, la concussion, l’enrichissement illicite, le favoritisme dans la passation des marchés publics ;
- La déclaration des biens des mandataires publics au niveau de la prévention n’est pas encore une réalité ;
- La gestion des incompatibilités dans l’administration ;
- Le contrôle budgétaire, le suivi-évaluation des projets ;
- La systématisation de contrôle dans les services de l’Etat notamment les Ministères ;
- L’assainissement du climat politique.
- Le renforcement de la cohésion nationale et sociale pour que l’image du pays soit améliorée vis-à-vis des partenaires potentiels.
L’impunité des dossiers de corruption continue à susciter des inquiétudes, il y a des dossiers qui ont été évoqués au niveau du Ministère des Finances, au niveau de la Banque Centrale avec la gestion des devises, la construction du barrage de Mpanda, les récents dossiers au niveau de la Fonction publique. La justice a été mise à l’écart, elle n’a plus de forces pour sévir contre ce fléau or les bailleurs potentiels comme la Banque Mondiale, la Banque Africaine pour le Développement et le Fond Monétaire International (FMI) dans ce cas limitent même les appuis financiers qu’ils accordent à notre pays.
Le Fond Monétaire International (FMI) est en train de veiller aux réformes macro-économiques et de gouvernance, il faut que le Gouvernement s’engage dans la stratégie de lutte contre la corruption pour prouver sa volonté à assainir cette situation au niveau macroéconomique et des infrastructures. C’est dans cette logique même qu’on pourra profiter des opportunités liées à l’adhésion dans les organisations d’intégration régionales comme le COMESA et l’Est-Africa Community.
Maintenant, nous sommes dans une situation où même les exportations du café sont en berne, il faut s’ouvrir pour créer d’autres canaux d’approvisionnement du pays en devises nécessaires pour que le pays ait des moyens de paiement lui permettant de s’engager dans la réalisation des projets de développement au niveau des infrastructures qui pourront créer une base solide même au niveau de l’environnement des affaires d’une part et d’autres part faire face aux crises d’approvisionnement du pays en produits de première nécessité.
Pour renforcer les institutions publiques et palier aux problèmes d’incompétence, il faut faire recours aux experts nationaux voire même internationaux. Si non ce constat de faiblesse de mise en application des réformes dans les institutions comme les Ministères, de la non-exécution efficace des projets de développement prouve chez les bailleurs de fond que le Burundi n’a pas encore de moyens pour gérer des situations économiques ou des projets qui doivent mobiliser beaucoup d’argent.