La date du 20/10/2023 de chaque année est la Journée Internationale dédiée à la Résolution des conflits. Pour cette occasion, PARCEM a sorti un message à la population Burundaise sur les conséquences des conflits dans le développement du pays.
Les conséquences des conflits sur le développement du Burundi
Dans son message le Directeur National de PARCEM a d’abord rappelé que les conflits ont eu un impact négatif dans le développement du Burundi. Par exemple la crise de 1993 a eu un impact négatif sur la croissance économique, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 33% et c’est avec cette crise que la pauvreté a commencé à être criante dans le pays avec des proportions allant à plus de 60%.
Au Burundi, la population doit faire son introspection avec les dirigeants pour bannir les crises politiques et les conflits dans ce pays. PARCEM rappelle alors que parmi les causes qui font le lit des conflits politiques dans un pays, il y a :
- L’injustice
- L’exclusion
- L’intolérance
- La dictature
- Le muselage des citoyens
- L’égoïsme
- La mauvaise répartition des revenus
- Le complexe de supériorité
- Le non-respect des engagements
PARCEM estime que le Gouvernement devrait faire preuve de sagacité et mettre sur pied un cadre de dialogue permanent pour une résolution pacifique des conflits car on ne peut pas prétendre résoudre un conflit tel qu’il soit par force, si on résout un conflit par force, on le reporte pour les générations futures.
Ce cadre de dialogue permanent permettra de vider tous les contentieux du passé afin de permettre le retour de réfugiés, et pour cimenter de façon définitive la cohésion nationale qui a manqué et qui devrait être même la base du décollage économique parce qu’on ne pourra pas parler de vision 2040, 2060 si l’on n’a pas encore recouvert la cohésion nationale.
Ce mardi le 17/10/2023 où le monde entier célèbre respectivement la journée mondiale de lutte contre la pauvreté, PARCEM a animé une conférence de presse où le Directeur National a présenté un rapport analytique sur l’état de la pauvreté, la situation économique et l’évaluation de l’action gouvernementale dans la lutte contre la pauvreté.
Analyse sur l’état de la pauvreté, la situation économique et l’évaluation de l’action gouvernementale dans la lutte contre la pauvreté.
Pour le Directeur National de PARCEM, cette journée arrive après deux évènements majeurs à savoir :
La visite de la délégation du Fonds monétaire international dans le cadre de l’accord cadre de son récent appui sous forme de facilité de crédit pour enclencher des réformes prometteuses de l’économie burundaise.
La tenue de l’émission publique animée par les membres du gouvernement sur la situation du pays où ils ont tenté tant bien que mal parfois sans convaincre de fournir des réponses aux questions posées.
Pour PARCEM les publications récentes de la BRB, de l’ISTEEBU ainsi que le récent rapport du Fonds Monétaire International font état d’une situation préoccupante avec :
- Un PIB/HAB de 300USD (le dernier au monde), l’avant dernier c’est la sierra Léone (400 USD/HAB).
- Un taux de croissance économique de 1% alors que la croissance de la population est autour de 3%, un taux de fécondité d’environ 6 enfants/ femme.
- Un taux de pauvreté d’environ 70% (moins d’ 1$ par jour), chômage des jeunes (55% en milieu urbain et 45% en milieu rural).
- Un taux d’insécurité alimentaire environ 67%
- Un taux de malnutrition infantile plus de 50%
- Un taux d’inflation environ 30% avec une grande part des produits alimentaires (Plus de 60%).
- Un endettement : Plus de 6000 milliard de fbu, plus de 60% du PIB
- Des réserves de change : 0,5mois d’importation, le total des engagements est supérieur aux disponibilités et avoir en devises (internes et externes).
- Une dépréciation continue du BIF
- Un financement budgétaire fragile et non viable plus de 700 milliards d déficit, plus de 900 milliards attendus des bailleurs (exercice budgétaire 2023-2024).
PARCEM inventorie les défis auxquels le Gouvernement affiche de l’inertie et de la faiblesse pour les relever et sur lesquels l’action gouvernementale devrait être évaluée, ces défis sont :
- Problème de planification qui n’existe presque plus ainsi que, le suivi-évaluation, la référence aux résultats, statistiques et indicateurs de développement. Le gouvernement doit apprendre à s’évaluer par rapport aux indicateurs de développement.
- L’état déplorable de la gouvernance budgétaire au niveau (de la transparence, le contrôle, la participation citoyenne et le choix des priorités budgétaires par rapport à la planification).
- La corruption qui a infesté tous les secteurs de l’Etat, et sans mécanismes cohérents et standards pour la combattre
- Le Manque de stratégie de mobilisation des ressources en devises alors que le pays en a tant besoin (les exportations, l’aide, l’emprunt, les IDE (Investissement Direct Etrangers), le PPP (Partenariat Public Privé), le tourisme).
- Une faiblesse et un dysfonctionnement institutionnel qui handicape et ankylose tout. Cette faiblesse et ce dysfonctionnement sont entretenus par une mauvaise gestion des ressources humaines dans l’administration qui est toujours sous le carcan du parti politique au pouvoir.
- Le manque de choix de modèle de croissance et de développement à partir des potentialités dont disposes le pays et par rapport à la petitesse du territoire et son surpeuplement évident.
- Un secteur privé qui a fait place au capitalisme de copinage et collusion entre le secteur privé et les autorités.
- Les partis politiques et la classe politique rompus aux mentalités rétrogrades de penser toujours aux élections, de courir toujours dernière l’argent et le pouvoir avec la volonté de s’y maintenir ou de le conquérir sans savoir quoi en faire. Ce qui fait le lit de la perpétuelle instabilité politique et des coups politique de bas étage.
- Un déficit de cohésion nationale très profond où une partie de la population se met à l’antipode de l’autre chacune continuant de tirer la ficelle de son côté.
- Des mentalités rétrogrades qui paralysent l’effort des burundais pour le développement :
- Mauvaise gestion du temps ;
- Moindre effort et tricherie ;
- Manque de culte d’excellence et esprit de compétition ;
- Trop des fêtes ;
- Pression communautaire exagérée ;
- Sentiment religieux avec mysticisme etc.
Le Premier Ministre a réuni ce mardi le 05/09/2023 les cardes du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et l’Environnement, les responsables de l’administration territoriale et les directeurs des BPEAE pour faire l’évaluation de la saison culturale C-2023 et les préparatifs de la saison culturale A-2024. Pour ce PARCEM voudrait donner son analyse sur l’état actuel du secteur agricole.
L’état actuel du secteur Agricole
PARCEM d’abord fait état que l’engrais chimique est l’un des facteurs déterminant pour augmenter la production agricole dans un pays. Mais aujourd’hui au Burundi il n’y a pas encore de rapports d’expertise montrant les besoins d’engrais en quantité et en qualité et surtout analyser même la capacité et la teneur de l’engrais actuel pour faire face au problème de taux d’acidité des sols Burundais qui a été évoqué par beaucoup d’experts.
Encore une fois même si nous vivons dans un contexte difficile de pénurie de devises comme l’a évoqué le Directeur de l’entreprise FOMI, mais aussi on est surpris de voir pourquoi il n’y a pas de rapports d’expertise de la part des techniciens du Ministère de l’Agriculture qui devraient analyser les conditions de travail de l’entreprise FOMI afin de disponibiliser l’engrais à temps.
Normalement, il ne devrait pas y avoir de polémiques entre le Premier Ministre et un Directeur d’une entreprise privé qui a signé un contrat avec le Gouvernement. Il devrait y avoir une commission de suivi dans le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et l’Environnement qui devrait donner un rapport sur les manquements par exemple de l’entreprise FOMI pour vraiment établir les faits et proposer des mesures à temps.
Le Gouvernement a également sa part de responsabilité parce qu’il a toujours donné des monopoles à des entreprises privés ou publics dans certains secteurs où le monopole n’est pas nécessaire. Il faut donner l’opportunité à plusieurs acteurs parce que si on accorde un monopole à une entreprise et que ce dernier éprouve des difficultés liées même à sa propre gestion interne, les conséquences se rabattent immédiatement sur tout le pays.
Recommandations
Pour PARCEM, il faut qu’il y ait des décisions proactives pour faire face à cette situation. Encore une fois si on analyse combien la subvention d’engrais est budgétivore dans le budget actuel qui est déjà de 256milliards et si on analyse les subventions annuelles de ces dernières années on arrive à des montants colossaux d’environ 1000milliards.
Il faut alors une analyse indépendante par rapport à ce système de subvention d’engrais depuis un certain temps pour voir si réellement les subventions accordées sont proportionnelle à la quantité d’engrais qui est produit et aussi de voir si elle est proportionnelle à la quantité de la production agricole disponible sur le marché et voir si l’offre alimentaire est suffisante par rapport à ces montants décaissés.
Du reste il faut ouvrir ce marché de fourniture des fertilisants à d’autres acteurs et partant minimiser les risques liés au monopole actuel.
Ce Mercredi le 16/08/2023, PARCEM Burundi a animé une conférence de presse où la sortie d'un livret intitulé « Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 » Quels préalables ? était le point du jour.
Pour consulter le livret passer sur : https://parcem.org/images/PDF/Vision20402060.pdf
- L'accueil du 11è sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba, Quelles sont les retombées pour le Burundi?
- Journée internationale de la liberté de la presse quel est l'avis de PARCEM?
- Chaque citoyen doit jouer son role dans l'augmentation de la production.
- Infrastructure et Energie : Quels sont les meilleurs choix économiques stratégiques pour l’exercice 2023-2024?