Le Gouvernement du Burundi vient de prendre la décision de libéraliser le commerce du Sucre. Pour ce, en cette date du 09 août 2024, PARCEM vient de sortir une analyse en rapport avec cette décision.
La libéralisation du Commerce du Sucre
PARCEM se dit satisfaite par cette mesure prise par le Gouvernement de libéraliser le commerce du sucre car c’est une mesure que PARCEM avait réclamée depuis longtemps.
Cette mesure va permettre à ce qu’à travers les avantages comparatifs, une concurrence acharnée entre opérateurs économiques va s’édifier et les opérateurs économiques pourront faire entrer du sucre à partir des pays qui ont un avantage comparatif au niveau de la production du sucre, ce qui va permettre que le prix soit celui du marché entre l’offre et la demande.
Le Sucre pourra être disponible quel que soit le coût à l’importation et le prix du marché sera celui qui va se faire à partir de la confrontation entre l’offre et la demande. Cela va permettre que le commerce du sucre ne soit plus sous l’apanage des prédateurs car ces derniers temps, il y avait une tendance au niveau du Gouvernement de confier le commerce du sucre à certains opérateurs économiques sans aucune forme de concurrence avec une odeur de corruption. Cela faisait qu’un groupe de prédateurs étaient toujours là et causait un tort énorme sur l’économie nationale.
Actuellement si le commerce du sucre est libéralisé, il y aura un besoin des devises pour importer ce dernier, mais comme la Banque Centrale vient de libéraliser le fonctionnement des bureaux de change, cela veut dire que ces derniers vont aussi mobiliser des devises aux agents économiques internes et externes. Le marché parallèle sera un marché de devises dynamique.
Recommandations de PARCEM
- Il faudra aussi prendre des mesures limitant les entraves au niveau du commerce entre le Burundi et la RDC par exemple. En fait, les opérateurs économiques de la RDC qui entrent au Burundi se lamentent qu’il y a beaucoup d’entraves au niveau de leurs activités et de change en devises.
- Il faut aussi libéraliser l’exportation. Si un exportateur exporte, il faut que les devises qui entrent lui appartiennent pour enfin les utiliser à sa guise. La Banque Centrale devrait gérer les devises émanant de la coopération, du commerce des minerais et des emprunts quelconques. Cette dernière devrait réguler en alimentant le marché des Banques Commerciales pour qu’à travers le marché de change, elle puisse contribuer à alimenter l’économie en devises. Ainsi, le marché parallèle va alors faire état du coût de la devise en général.
- La libéralisation du commerce du carburant. Si la pénurie du carburant persiste comme elle est aujourd’hui, PARCEM crie haut et fort qu’il faut libéraliser le commerce du carburant. S’il y a des opérateurs économiques qui peuvent faire entrer le carburant à partir des pays voisins ou des accords qui peuvent être signés avec les pays voisins pour que le carburant entre, tout cela pourra équilibrer. Parceque actuellement le déficit au niveau du marché du carburant est évident : Les gens passent du temps sur les files d’entente des bus et les activités économiques ne se déroulent pas comme prévues ; les gens sont devenus comme des prisonniers sous une autre forme.
- La libéralisation du commerce du maïs. En fin de compte, il faut supprimer l’ANAGESSA. Si le Gouvernement veut acheter le maïs il faut qu’il soit en concurrence avec les commerçants. C’est la concurrence qui aboutit à disponibiliser les services de qualité et l’agent économique fait son choix rationnel.
PARCEM profite aussi de l’occasion pour fustiger la récente déclaration du Ministère de l’Agriculture disant qu’on va créer encore une fois des coopératives qui vont acheter les produits agricoles ici à Bujumbura pour les revendre. Ça sera encore une fois favoriser des prédateurs. C’est-à-dire que pour créer ces coopératives agricoles, on va peut-être prendre certaines personnes sous l’influence du parti au pouvoir et elles vont monopoliser le commerce des produits agricoles à Bujumbura.
Après avoir constaté que le paiement des arriérés aux producteurs agricoles qui ont vendus leurs récoltes à l’ANAGESSA continue à enregistrer d’énormes retards, en date du 29 juillet 2024 PARCEM a sorti son analyse sur le fonctionnement de l’ANAGESSA.
Le contexte du fonctionnement de l’ANAGESSA
Pour PARCEM le contexte de fonctionnement de l’ANAGESSA est tout à fait difficile. En effet, jusqu’à maintenant au Burundi, il n’y a pas de statistiques fiables qui montrent l’état de la production annelle d’une telle ou telle autre denrée alimentaire ou qui évaluent les besoins de consommations alimentaires pour dire qu’il y a une surproduction ou un déficit.
Au moment des états généraux de l’Agriculture qui se sont tenus en 2016 / 2017, on avait eu à constater l’existence d’un déficit de la production alimentaire de 30% au Burundi. Donc, dire qu’il y a eu une surproduction cela veut dire que cette dernière est artificielle. Il faut tabler sur les statistiques.
Deuxièmement, il faut savoir que quand le producteur agricole parvient à dégager un surplus qu’il vend au marché, ce n’est pas à dire qu’il a eu une production extraordinaire. Le plus souvent, c’est plutôt qu’il a d’autres besoins incontournables notamment l’achat du sel ; l’envoie de son enfant à l’école ; faire soigner son enfant, … ces besoins doivent être satisfaits et dans la plupart des cas, il n’a pas d’autres marges de manœuvre que de vendre son surplus de production.
Au niveau de ses capacités techniques, organisationnelles et financières, L’ANAGESSA a déjà montré des failles. Par exemple, au niveau technique il y a eu une production qui a fini par pourrir. Au niveau financière, si on analyse la loi budgétaire. Exercice 2024-2025, on constate qu’il n’y a pas de budget doté à l’ANAGESSA pour qu’elle puisse acheter cette récolte. Le budget alloué à l’ANAGESSA est un budget de fonctionnement de quelques 300 millions de fbu or ce dernier ne suffise pas pour acheter une production agricole qui n’est pas évaluée au niveau des statistiques.
Les conséquences deviennent énormes avec une partie de la production qui a pourri, le retard dans le paiement et une faible commercialisation. C’est-à-dire que cette production n’entre pas dans le circuit monétaire afin d’alimenter les transactions. De plus, cette production n’entre pas dans la chaine des valeurs. Donc, C’est une production qui n’est même pas enregistrée dans la production intérieure brute (PIB).
Quand la production n’entre pas dans le circuit économique, il y a la corruption qui s’installe parce que beaucoup de cadres de l’Etat s’accaparent de cette production et font le commerce en lieu et place de la population. C’est une façon de tirer les ficelles de leur côté par rapport à l’organisation du mécanisme de gestion de l’ANAGESSA.
Les Recommandations de PARCEM
Si l’ANAGESSA devrait continuer, PARCEM recommande que :
Le producteur reste propriétaire de sa récolte.
Le producteur puisse vendre sa récolte au moment voulu.
Le service fondamental que l’ANAGESSA soit d’aider le producteur à conserver sa récolte de façon sécurisée dans des conditions qui évitent la pourriture de la récolte.
Que le monopole de l’ANAGESSA soit rompu. En effet, si le Gouvernement voudrait acheter cette production, il faut qu’elle entre en concurrence avec d’autres commerçants, et à aux producteurs de choisir qui en fait les frais. La concurrence inciterait l’ANAGESSA à s’arranger pour disponibiliser des services de qualité. Si non, quand on institue un monopole et qu’on ne parvient pas à rendre des services adéquats, c’est le citoyen qui en paie les frais.
PARCEM trouve que le Gouvernement devrait plutôt s’atteler aux missions suivantes :
Asseoir une bonne politique foncière ;
La disponibilisation des semences sélectionnées de qualité à un prix abordable ;
La disponibilisation des engrais à temps ;
L’encadrement agricole ;
La recherche au service de la production alimentaire ;
La facilitation de la mécanisation afin de moderniser le système de production agricole.
En accomplissant ses missions, le Gouvernement aura soutenu le producteur dans sa mission de disponibiliser l’offre alimentaire sur le marché mais le monopole doit disparaitre et l’ANAGESSA devrait entrer en concurrence avec d’autres commerçants.
Au moment où la pénurie du carburant est devenue endémique tout en causant un tort énorme sur l’économie nationale, en cette date du 25 juillet 2024, PARCEM voudrait réexprimer ses préoccupations par rapport à cette pénurie.
La pénurie endémique du Carburant au Burundi
Dans son analyse, PARCEM a d’abord rappelé que le carburant est un produit stratégique et se demande si le Gouvernement évalue l’impact de cette pénurie récurrente sur :
- L’inflation des biens et services qui est en train d’altérer le pouvoir d’achat de la population.
- La mobilité des gens et des biens. On ne peut pas s’assurer d’une relance économique sans avoir une mobilité facile des biens, services et des personnes.
- L’investissement dont la capacité de ce dernier a lamentablement diminué. A titre d’exemple, certains ne peuvent plus construire puisque les coûts des matériaux pour la construction sont devenus exorbitants.
- Le temps perdu au moment des fils d’entente au niveau des stations et le stress que cela engendre au niveau de la santé.
- Le ralentissement de l’activité économique, de l’investissement qui va causer un tort sur la capacité du Gouvernement de collecter les recettes fiscales car la croissance va être en berne et qui va alimenter de façon chronique la pauvreté.
Même en cas de disponibilité du carburant, il y a un désordre où des fois la police et la documentation qui, au lieu d’assurer l’ordre, s’imposent plutôt comme donneurs d’ordre au niveau même de la distribution du carburant en voulant écarter les propriétaires des stations alors que ces derniers ont investis des fonds substantiels dans la construction de ces stations qui sont en train de servir l’intérêt public.
Il faut une rectification de tir. Et le Gouvernement devrait montrer à quand la solution à ce problème récurrent de pénurie du carburant ?
On a créé la SOPEBU, mais où est le changement ? La solution que tout Gouvernement responsable devrait faire est de contracter un crédit concessionnel à l’extérieur pour investir dans la capacité de stockage du carburant et constituer au moins un stock de 6 mois, de 9mois voire 1an. Augmenter la capacité de stockage du carburant devrait être un projet imminent et ce crédit pourrait être financé par des bailleurs crédibles.
Il faut une stratégie de mobilisation des fonds et des financements extérieurs. Mais, il est regrettable de constater que les projets contenus au niveau du budget du Ministère de l'Hydraulique, de l'Energie et des Mines ne sont que des projets classiques comme Kabu16 ; JIJI MULEMBWE qui datent de plus de 10ans ou 15ans. Le total du budget alloué aux projets ne dépasse pas 100millions d’USD, c’est un montant minable.
Pour la relance économique, 100 millions$ pour un Ministère stratégique comme celui en charge de l’Energie et des Mines est montant dérisoire pour s’assurer de la sécurité au niveau de l’approvisionnement en énergie. Il faut renforcer la capacité de la mobilisation des ressources afin de financer des projets consistants comme l’investissement dans la capacité de stockage du carburant ainsi que la constitution d’un stock stratégique de 6 mois. Ce projet s’impose comme une urgence.
Tout au moins, il faudrait de l’ordre au niveau des stations de distribution du carburant. Les policiers et les agents de la documentation ne devraient pas se substituer aux propriétaires des stations. Si non, ils perturbent l’ordre au lieu de l’assurer.
Au moment où le Gouvernement vient de prendre la décision de suspendre la commercialisation de la boisson SAPOR qui est produit localement, PARCEM a sorti une analyse par rapport à cette suspension.
L’analyse de PARCEM
PARCEM estime que la cause à l’origine des problèmes est la capacité de Contrôle du BBN surtout des produits alimentaires. Sa capacité au niveau institutionnel ; au niveau des moyens humains, matériels et au niveau de son expertise est remise en cause. Une institution comme le BBN devrait être adaptée aux standards internationaux et certifié comme d’autres bureaux de contrôle dans la sous-région et même dans et / ou dans le monde entier.
Actuellement même pour un meilleur centre de promotion des exportations des mesures, comme le renforcement de la BBN doivent être prises. Au niveau du budget, l’année budgétaire 2023-2024 allouait à la BBN 2 760 000 000 de BIF ? et le budget actuel « 2024-2025 » alloue 3 280 000 000fbu à cette même institution. C’est un budget insuffisant par rapport au plan d’actions de BBN.
Tant que BBN n’a pas des capacités et de l’expertise nécessaires, il y aura toujours des problèmes. Il faut aussi qu’il y ait un fonctionnement institutionnel cohérent car même s’il advenait que le Gouvernement passe à une mesure supérieure de suspendre la commercialisation d’un produit, il faut le faire de sorte qu’il y ait des dommages collatéraux par rapport aux investissements engagés par les investisseurs. Si une personne a engagé ses fonds et qu’il a eu tous les certificats nécessaires et que tout d’un coup on suspend la commercialisation, ça devient un problème pour lui car c’est une perte énorme.
Tout cela relève de l’environnement des affaires, car dans ce dernier il y a la capacité institutionnelle qui garantit les activités économiques. Si une fois il y a des failles institutionnelles, on expose aux investisseurs un risque lié aux faibles capacités institutionnelles de prendre des mesures cohérentes, adéquates pour soutenir les investissements.
Pour d’autres cas, il faut analyser l’éducation au niveau de la culture des Burundais, la qualité d’alimentation car dans la culture Burundaise la consommation des boissons alcoolisés est le centre de la culture, des relations humaines et sociales. C’est l’alcool qui tisse tous ces relations même dans les coins les plus reculés du pays, mais elle se heurte à un appauvrissement conséquent de cette situation socio-économique. Au niveau de l’alimentation, dans ses différentes analyses, PARCEM a depuis longtemps porté à la connaissance du public que l’alimentation au Burundi est pauvre en qualité et en quantité.
Dans les circonstances de paupérisation liée à cette crise économique, il y a tendance à ce que les gens consomment cette boisson dans le ventre vide, ce qui peut avoir des conséquences nocives à la santé. Il faut une éducation et une sensibilisation sur le danger de cette boisson. Aussi la rareté des boissons Brarudi qui étaient là pour jouer ce rôle et résoudre les problèmes du vin de bananes de qualité qui n’est pas disponible suite à la diminution sensible de la culture de banane, ce qui provoque un manque au niveau de l’offre des produits alcoolisés.
Recommandations de PARCEM
Il faut que le Gouvernement mener des analyse sur cela pour qu’il prenne des mesures qui ne causent pas un tort sur l’économie nationale.
- 70% de la population Burundaise vit dans une insécurité alimentaire
- Journée mondiale contre la faim : Le Gouvernement devrait faire son introspection et prendre des mesures concrètes et idoines.
- La journée modiale du travail : Quel état de faits?
- La pénurie du carburant : PARCEM propose une voie de sortie