Economies

Inflation : le Gouvernement doit prendre des mesures pour inverser la tendance.

Actuellement le Burundi vit une situation inflationniste impressionnante et inquiétante. L’inflation c’est cette hausse généralisée et persistante des prix des produits. Les prix des denrées alimentaires sont actuellement frappés. Quant à ses théories de calcul, l’INSBU procède par des calculs mensuels. Toute moindre augmentation des prix s’applique aux prix du mois antérieur ce qui explique une hausse persistante.

 

Les causes profondes de l’inflation         

Pour ces causes, il faut premièrement faire une analyse au niveau de la production. On reste dans les illusions comme quoi le Burundi fait une production extraordinaire. Mais on fait défaut à des statistiques fiables faisant état de la quantité qui serait suffisante au niveau de la production agricole. Cela handicape la connaissance des besoins réels de la population. Mis à part les illusions, on a un déficit de la production alimentaire évident. Certains produits alimentaires vivrières ont disparu comme la colocase, la patate douce, la banane.

 

Deuxièmement on doit signaler la dévaluation monétaire qui reste persistante par rapport aux devises. Si l’on compare le taux de change du marché parallèle à celui du marché officiel, la différence en est imaginable.

 

Troisièmement, le coût du transport est extrêmement élevé suite aux problèmes liés au manque du carburant et les effets des mesures qui avaient été prises antérieurement limitant l’usage de certains moyens de déplacement comme les vélos, les motos, … dans certains lieux de la capitale de Bujumbura. On trouve que le coût du transport des marchandises d’une région à un autre est extrêmement élevé. A titre d’exemple, du côté des matériaux de construction, une Benne de sable qui coûtait très récemment 110 000 de BIF coûte actuellement aux environs de 400 000 de BIF.

 

Quatrièmement, au niveau de la croissance de la masse monétaire, on a à remarquer cette faiblesse de la production et la politique expansionniste au niveau du crédit. Si on fait une analyse profonde, on trouve qu’il y’a une croissance de la masse monétaire disproportionnée par rapport à l’augmentation de la production.

 

Cinquièmement, au niveau de la politique budgétaire, comme le Gouvernement vit grandement des taxes et impôts, il est difficile de se passer de ces recettes fiscales et l’augmentation de ces dernières au niveau du commerce provoque de l’inflation conséquente.

 

Sixièmement, au niveau des investissements, les activités économiques sont actuellement en berne, les gens n’investissent plus. Tout le monde est dans le commerce et dans la spéculation, ce qui contribue à l’augmentation des prix. La corruption aussi se gangrène suite aux lacunes dans la gestion des conflits d’intérêt et des incompatibilités dans l’administration d’où les autorités et les administratifs sombrent directement dans le commerce et ça devient incontrôlable.

 

Tous ces facteurs précédemment évoqués compliquent la situation liée à l’inflation. Ainsi, il est grand temps que le Gouvernement prenne des mesures pour inverser la tendance notamment le redressement de la gouvernance, les principes de la planification, la mobilisation des financements extérieurs pour combler ce déficit d’épargne intérieure en vue de trouver solutions aux problèmes de manque de devises, de manque de carburant. Si non, la situation risque de s’empirer parce que le Burundi se trouve actuellement dans une crise économique profonde.

Pénurie du carburant (type essence) : Une nouvelle stratégie est nécessaire

Depuis un certain temps, il se s’observe une pénurie du carburant du type Mazout sur les stations de service. Pour ce, PARCEM voudrait exprimer ses inquiétudes par rapport à la situation de l’approvisionnement du carburant au Burundi.

 

L’approvisionnement du carburant au Burundi

PARCEM se dit satisfait par rapport à l’approvisionnement du carburant du type Essence qui est redevenu normale. Les gens s’approvisionnent normalement, mais une inquiétude subsiste car on ne comprend pas comment l’essence peut être disponible et en même temps le mazout reste rare.

 

La population éprouve des inquiétudes et l’incompréhension totale avec toutes les conséquences liées à la rareté du mazout. L’enregistrement des véhicules augure un éventuel rationnement du carburant, ce qui provoque des questionnements sur cet enregistrement avec des conséquences que cela comporte.

 

Premièrement au niveau de l’approvisionnement du mazout, le transport en commun s’en trouve perturbé dans le transport des biens et des personnes, et puis ensuite cela s’ajoute à une inflation galopante qui a provoqué l’augmentation des prix de matériaux de construction, ce qui par conséquent a mis la plupart des chantiers à l’arrêt, c’est un véritable calvaire qui s’ajoute à la situation inflationniste qui cause des conséquences énormes à l’économie nationale.

 

Deuxièmement, on se pose la question de savoir si on tend vers ce rationnement, est-ce que ce dernier ne va pas perturber les activités économiques ? Puisque la consommation est la base de la croissance économique, plus tu consommes plus tu verses des taxes à l’Etat. La consommation du carburant dépend des volumes de ces activités économiques, des initiatives, la libre entreprise, la créativité. Est-ce qu’on devra limiter alors que les gens ne consomment pas de la même façon et n’ont pas les mêmes moyens et les mêmes initiatives ? Il y a anguilles sous roche avec des risques potentielles d’injustice au niveau du rationnement où les bénéficiaires  soient seulement les hauts dignitaires, les gens qui occupent des positions stratégiques au Gouvernement. Cela peut faire le lit de la corruption et de la contrebande.

 

Recommandations de PARCEM

PARCEM estime qu’il faut une introspection et une réflexion profonde par rapport à ces mesures de rationnement. La faisabilité technique aussi des questionnements, est-ce que les véhicules de Bujumbura seront seulement concernés ? Qu’en est-il des véhicules de l’intérieur ?

 

Au niveau de la communication Gouvernementale, on devrait changer des stratégies car des mesures qui peuvent avoir un impact visible sur l’économie nationale ne peuvent pas être le seul apanage d’une institution comme la SOPEBU, certes elle peut être une agence d’exécution technique mais la communication par rapport à ces mesures doit être située au niveau macro politique en suscitant même des débats au niveau du Parlement pour une explication plus profonde. Le Gouvernement en affichant le silence on dirait qu’il y a anguille sous roche, il faut une stratégie de communication par rapport à ces mesures.

 

Si on analyse cette situation on dirait que la question de la disponibilité du carburant au Burundi continue à se compliquer d’avantage. C’est pour cela qu’il faut changer de stratégie au niveau de la gestion de la richesse de ce pays notamment à la Banque Centrale et dans la lutte contre la corruption car PARCEM constate qu’i l y a d’autres éléments qui ne sont pas bien contrôlés et qui compliquent d’avantage la situation de la disponibilité du carburant au Burundi.

La montée des prix du sucre : Les dialogues sont incotournables.

Après que la SOSUMO a pris la décision d’augmenter le prix du sucre qui a passé du simple au double, PARCEM a sorti son analyse par rapport à la situation des prix du sucre qui est un produit de première nécessité.

 

La libéralisation du commerce du sucre

PARCEM a d’abord rappelé que le Gouvernement du Burundi a pris très récemment la décision de libéraliser le commerce du sucre à travers une ordonnance signée conjointement entre le Ministère en charge des Finances et le Ministère en charge du Commerce. Il y a des conséquences immédiates quand on décide de libéraliser le commerce d’un produit car le Gouvernement ne peut plus réguler les prix dans un secteur libéralisé.

 

Si le choix a été très clair de la part du Gouvernement, les conséquences devraient être celles qu’on est en train d’observer aujourd’hui.  Mais il faut une analyse profonde car même selon l’ordonnance aux importateurs la liberté de fixer le prix selon le coût de la marchandise à l’importation. Mais on observe que dans les quartiers on achète un kg du sucre importé de l’Ouganda à un prix de 11.000fbu.

 

On peut se demander si cette structure de prix contient les droits de douane appliqués sur le coût du sac du sucre importé à l’entrée au port de Bujumbura. Les statuts juridiques de la SOSUMO devraient être clarifiés aujourd’hui (est-ce qu’il est libre de fixer les prix ?  Est-ce que le Gouvernement ne peut plus intervenir ?) Car les dirigeants et le conseil d’administration de la SOSUMO sont nommés par un décret Présidentiel.

 

Le plus surprenant est que la récente structure du prix n’a pas été publié par le Ministère de tutelle du Commerce mais plutôt par la SOSUMO.  Il faut préciser si la SOSUMO est une entreprise privée à part entière car au niveau technique il faut analyser le coût de production de la SOSUMO et pourquoi le prix de vente est passé du simple au double ?

 

Il faut une comparaison par rapport à l’ancienne structure des prix par rapport aux charges entrant dans la production du sucre comme les matières premières, l’entretien des machines, les fournitures des produits divers qui peuvent intervenir, les services, le personnel, les impôts et taxes liés à l’amortissement des machines.

 

Il faut aussi voir si la SOSUMO entretien une comptabilité analytique car c’est cette dernière qui parvient à mettre à jour avec précision évidente au niveau les coûts de production. Si non sans comptabilité analytique on ne peut pas dire qu’on a fixé les prix suite à la spéculation par exemple qui récupère l’ancienne marge liée à la spéculation ? Est-ce que la SOSUMO peut déclarer qu’elle pourra disponibliser l’offre sur le marché pour limiter la spéculation ? car cette dernière est toujours contrebalancée par une quantité substantielle sur le marché.

 

Etant donné que le Gouvernement a décidé de libéraliser ce secteur, il faut une commission tripartite pour voir les structures des prix que ça soit à l’importation ou au niveau de la SOSUMO en vue de voir si les coûts de cette dernière sont réels tenant compte de la conjoncture économique actuel car nous sommes dans une situation de concurrence pure et parfaite en économie. Actuellement, il peut y avoir une situation d’oligopole où il y a une entente entre les opérateurs économiques quand ils ne sont pas nombreux (2, 3 ou 4) qui peuvent décider de fixer les prix après une entente leur permettant de ne pas se concurrencer.

 

Il devrait y avoir un cadre de dialogue entre les importateurs du sucre et la SOSUMO pour voir si les structures des prix sont réelles. Si non quand on a libéralisé le commerce du sucre, c’était dans la mesure où on disait qu’il faut chercher le sucre et le disponibiliser sur le marché au lieu que le produit ne soit plus disponible. C’est une décision globale qui a été prise mais il faut voir si on libéralise un secteur où les offreurs du produit deviennent nombreux pour que la concurrence devienne réelle.

 

A partir de ce cadre de dialogue, le Gouvernement pourrait clarifier ses relations avec la SOSUMO car si actuellement il décide de ne plus avoir droit de parole sur les actions de la SOSUMO, ce n’est pas alors le Ministre ou le Président qui viendra remettre en cause la décision de la SOSUMO. Avec cette libéralisation, la décision de cette dernière dépend maintenant des relations qui sont entre les deux entités.