Le Gouvernement du Burundi et la Banque Mondiale viennent de signer des accords de financement des dons équivalents de 132 millions de $. Il s’agit des accords de financement additionnel de trois projets, à savoir : le projet d’appui aux fondations de l’Economie Numérique (42 millions $), celui du centrale hydroélectrique de Jiji et Murembwe (50 millions $) et l’accès au financement pour l’importation des produits de première nécessité « engrais, médicaments, … » (40 millions $). Ce1 février 2024, PARCEM voudrait s’exprimer par rapport à cela.
PARCEM se réjouit de ce financement mais interpelle le Gouvernement sur ce qui suit :
Financement pour le centrale hydroélectrique jiji / murembwe
Le financement arrive en retard énorme par rapport aux travaux, ainsi il faudrait que cet argent soit correctement utilisé pour permettre au plus vite possible le finissage des activités de construction dans l’immédiat en vue d’alléger la souffrance de la population en matière de l’offre et la disponibilité de l’énergie.
Financement pour l’importation des produits de première nécessité
PARCEM ne doute pas que pour un tel financement certains cadres de l’Etat enclins aux pratiques de détournement du denier public commencent à ouvrir grandement les yeux, il faut donc prendre toutes les balises pour que cet argent soit correctement utilisé. En fait, il faut que :
- la gestion des processus d’importation soit l’apanage des banques commerciales où devraient transiter tous les opérateurs économiques importateurs ;
- la banque centrale sorte une réglementation rigoureuse indiquant les produits de première nécessité éligibles sur ce financement et inhibant l’accord de l’argent au comptant pris en cache. Il faut arrêter ce comportement de base d’âges d’aller importer avec des devises remplis dans les valises. Toutes les autorités du Président de la République aux autorités subalternes devraient observer cette réglementation pour qu’il n’y ait plus de spéculations. La même banque centrale devrait décréter des sanctions sévères à l’encontre des banques commerciales qui outrepassent la mise en application de cette réglementation. La BRB devrait aussi chercher des maisons partenaires de surveillance des importations à l’extérieur pour vérifier et contrôler la qualité et la quantité des biens embarqués vers le Burundi en vue d’éviter la spéculation et la surfacturation qui peuvent être alimentés par certains opérateurs économiques véreux qui veulent tricher ;
- les services douaniers doivent être à l’œuvre en franche collaboration avec ces maisons partenaires et la BRB pour décourager ce genre de détournement des devises que le pays a tant besoin afin qu’ils ne se voletarisent pas ;
- le Gouvernement commandite un audit externe sur la gestion des devises à la BRB dans ces derniers temps pour décourager ce comportement de base d’âges ;
- la BRB soit replacée sous la gestion du ministère en charge des finances pour permettre que l’institution du Président de la République exerce pleinement ses fonctions de contrôleur parcequ’on ne peut pas être en même temps contrôleur et gestionnaire ;
- la présidence fasse à ce que la BRB garde son indépendance dans la gestion et le pilotage de la politique monétaire pour qu’elle ait l’énergie de ne pas se soumettre aux sollicitations et spéculations des politiciens véreux qui veulent accéder à ses devises en outrepassant la réglementation connue.
En fin de comptes, PARCEM s’imagine que comme actuellement le Pays se trouve dans une situation délicate où le pays manque plusieurs produits de première nécessité on ne devrait pas jouer avec un tel financement étant donné que si on parvient à le gérer correctement on aura ouvert les canaux à d’autres partenaires qui pourraient vouloir subventionner le Gouvernement du Burundi en matière d’importation des produits de première nécessité que le pays a tant besoin.
Le Gouvernement vient de se réunir en dates du 22 au 23 janvier 2024 en une retraite centrée sur le thème « Réformes de gestion des finances publiques». satisfaite de cette action, PARCEM a sorti son analyse sur cette réforme axée au Budget-programme.
Pour PARCEM, il serait insensé de parler de la vision 2040-2060 sans engager des réformes prometteuses au niveau de la gestion des finances publiques. Et PARCEM a proposé des pistes de solution.
Les recommandations de PARCEM
1. Le Gouvernement devrait accélérer toutes les dispositions nécessaires pour que le Budget Programme soit une réalité, notamment :
- Le renforcement de la capacité des Ministères ;
- L’élaboration des programmes pluriannuels qui montrent le programme qui est en train d’être exécuté dans tel ou tel autre Ministère,
- Le renforcement des capacités des agents des Ministères et la disponibilité des outils pour que par exemple les Ministres qui seront prochainement ordonnateurs, au lieu que ça soit le seul Ministre des Finances, soient capables de faire cette action de façon transparente et efficace.
2. Gouvernement devrait renforcer la transparence, notamment : la publication des 8 documents qui caractérisent un processus budgétaire transparent à partir de l’élaboration, de l’exécution jusqu’au contrôle budgétaire, ce qui permettra également à la population d’être associée dans le suivi du processus budgétaire.
3. Gouvernement devrait s’approprier de la conclusion de l’évaluation PEFA qui vient d’être commandité par les partenaires techniques et financiers. Cette évaluation PEFA prouve que le Gouvernement a des insuffisances au niveau de la gestion des finances publiques. Elle est une base pour l’élaboration des réformes prometteuses de gestion des finances publiques qui pourraient renforcer la confiance des partenaires techniques et financiers vis-à-vis du Gouvernement pour que même les appuis budgétaires puissent reprendre.
4. Le Gouvernement devrait s’approprier de la conclusion de l’évaluation PEFA qui vient d’être commandité par les partenaires techniques et financiers. Cette évaluation PEFA prouve que le Gouvernement a des insuffisances au niveau de la gestion des finances publiques. Elle est une base pour l’élaboration des réformes prometteuses de gestion des finances publiques qui pourraient renforcer la confiance des partenaires techniques et financiers vis-à-vis du Gouvernement pour que même les appuis budgétaires puissent reprendre.
Depuis un certain temps, on constate une prolifération des crédits informels sous forme de cirque qui se généralise, et pour remédier à ce problème la Banque Centrale a émis une recommandation afin de décourage ce comportement. C’est dans ce contexte que PARCEM a sorti son analyse et son point de vue sur cette situation.
Pour PARCEM, quand il se manifeste un phénomène social dans la société , il faut apprendre à l'analyser par ses causes profondes car c’est delà même qu’une solution idoine sera arrêtée. Aujourd’hui, si on analyse la structure du secteur bancaire et financier au Burundi, on remarque qu’il est largement dominé par les banques commerciales.
Or le système classique des banques commerciales n’est pas moderne pour la donation des crédits et pour la collecte de l’épargne car les dépôts ne sont pas bien rémunérés (dans les banques commerciales il y a beaucoup de dépôts à vue mais leur rémunération n’est pas à la hauteur des attentes des épargnants). En plus l’accès aux crédits dans ces banques se heurte à beaucoup de lourdes procédures. Par ailleurs, ces banques privilégient les grandes entreprises, les grands commerçants et l’Etat.
Au Burundi la grande partie de l’économie est constituée par le secteur informel. Il y a beaucoup de gens qui perçoivent des revenus mais qui sont complètement exclus du secteur bancaire et financier classique. Les microfinances ne couvrent qu’une faible partie du marché. Le système bancaire et financier au Burundi n’est pas modernisé comme il l’est ailleurs.
Recommandations
Pour faire face à cette situation, PARCEM recommande de:
- Créer le marché financier et légaliser ses démembrements car le marché financier offre une grande diversité du produit financier; il met en contact direct les offreurs de capitaux et les demandeurs de capitaux. Il s’agit d’une structure d’intermédiation qui n’est pas lourde comme le secteur bancaire et financier ; il permet aussi la confrontation directe de l’offre et de la demande.
- Créer la bourse des valeurs qui est un marché de vente et d’achat d’actions et d’obligations qui est géré par une société anonyme et qui permet de transformer l’épargne des ménages en ressources pour les entreprises.
Eclaircissement des recommandations
La création d’une bourse de valeurs mobilières, la création d’un marché financier efficace avec ses démembrements et une réglementation efficace pourront permettre à ce que les gens exclus du marché bancaire et financier puissent placer leur argent moyennant une rémunération liée à la confrontation de l’offre et la demande.
Ceux qui veulent rapidement des capitaux pour faire des activités de façon ponctuelle, il faut qu’ils aient un financement immédiat et disponible sans passer par des lourdeurs administratives, des procédures et des garanties qui limitent la circulation de la monnaie. Cela est pour permettre à ce que les gens puissent faire des activités économiques en vue de relever la croissance de l’économie. La collecte de cette épargne pourrait passer par les banques mais qui tend à ce que la gestion du système de financement s’opérationnalise par les offreurs et les demandeurs de capitaux.