Economies

Accords de financement de 168,3 millions de $: Tous les moyens humains sont nécessaires pour que le taux d’absorption soit à 100%.

Ce lundi le 20/01/2025, trois accords de financement de 168,3 millions de $ ont été signés entre la Banque Mondiale et le Gouvernement du Burundi. Deux de ces accords sont additionnels pour le projet d’accélération de la transformation de l’accès à l’énergie propre et durable au Burundi, celui de JIJI-MULEMBWE et un autre nouveau projet de résilience climatique des collines au Burundi. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse sur la bonne gestion de ce financement.

 

La nécessité d’une bonne gestion de ce financement

Dans son analyse, PARCEM se réjouit de cette aide de 168,3 millions de $ et insiste sur le taux d’absorption. Il ne faudrait plus constater qu’après une année on est devant un taux d’absorption de 20% ou de 10%. Il faut déployer tous les moyens humains nécessaires pour que le taux d’absorption soit à 100%.

 

Pour cela, dans ces projets, il faut engager un personnel très qualifié et compétent avec des experts locaux ou internationaux pour que ces projets se terminent avec des résultats palpables et concrets au niveau du développement économique. Ces projets ont un double avantage à savoir  le développement économique mais aussi le  renflouement des caisses de l’Etat en devises surtout dans cette période de carence des devises.

 

PARCEM demande au Gouvernement de reprendre l’évaluation CPIA avec la Banque Mondiale car c’est une évaluation institutionnelle qui permettait à la Banque Mondiale de relever le niveau d’appui pour le pays, malheureusement on avait une note basse qui ne permettait pas cela.

 

Recommandations de PARCEM  

Pour PARCEM, le  Gouvernement devrait faire des efforts surtout au niveau du relèvement de la gouvernance pour que justement cette note soit améliorée. Dans ce cas, la Banque Mondiale pourrait augmenter le niveau des dons, car d’autres pays bénéficient des dons consistants avec 300 millions$ ou 500 millions$ d’un coup parce que leur capacité est démontré. Avec l’amélioration de cette note, le Burundi pourrait même arriver au niveau des prêts, or  aujourd’hui il est encore éligible au guichet des dons.

 

Il faut que cet exercice d’évaluation soit repris pour que le Burundi puisse avoir les coudées franches dans la mise en application des programmes de développement contenus dans la vision 2040/2060. Cette une stratégie parmi d’autres qu’il faudrait mettre en avant pour la mobilisation des fonds.

Rareté des devises : le Burundi a encore besoin d’aide

Au moment où la pression de rareté des devises reste toujours d’actualité et continue à créer d’autres problèmes au niveau national, PARCEM a voulu donner un conseil au Gouvernement.

 

Les différentes sources des devises

PARCEM indique qu’il se réjouit de la mise en place d’une politique nationale de coopération, mais cette dernière doit être assortie d’un plan opérationnel de mobilisation des ressources. Les types de ressources externes qui peuvent entrer dans un pays sont entre autres :

  • L’aide public au développement ;
  • Les emprunts ;
  • Les investissements directs étrangers.

 

Le Gouvernement doit analyser la situation actuelle du pays car à l’état actuel le Burundi a encore besoin d’aide, des Assistances sous forme de dons.  En fait, nous pourrons nous passer d’assistance sous forme de dons au moment où on va arriver à l’émergence en 2040 car se passer des assistances sous forme de dons est même l’un des objectifs de l’émergence.

 

Le Burundi est actuellement éligible sur les guichets de dons à la Banque Mondiale, il ne peut pas bénéficier des financements sous forme de prêt. Les investissements directs étrangers exigent un environnement des affaires très favorable, il y a des préalables que le Gouvernement doit mettre sur pied comme certains types d’infrastructures qui demandent des moyens colossaux.

 

Pour chaque type de financement, il y a une stratégie à déployer. On se pose la question pourquoi même des fois où la Banque Mondiale nous assiste il y a toujours  un taux d’absorption faible alors que pour ces assistances  nous recevons peu par rapport à d’autres pays? Quant aux exportations, si on tient compte de l’état de la balance commerciale qui est aujourd’hui déficitaire à 10% (le taux de couvertures des importations par les exportations est toujours au tour de moins de 20%), ce n’est pas dans 6 mois où une année que les recettes en devises pourront inverser la tendance.

 

Recommandations de PARCEM

Pour  inverser la tendance PARCEM estime qu’il faut :

  • Multiplier les ressources de financements pour faire face à cette situation, si non cette dernière pourrait se compliquer d’avantage ;
  • User d’une bonne gestion du peu des devises dont on dispose à la Banque Centrale. Cette dernière devrait émettre une série de réglementations au niveau de la gestion des devises surtout les devises de l’Etat.

La fixation des prix des marchandises : une décision qu'il faut?

Lors du dialogue public avec la population, les confessions religieuses et la société civile, le Président de la République a donné un délai de 15 jours au Ministère en charge du Commerce pour fixer les prix des marchandises. Pour ce, PARCEM a sorti son analyse par rapport à cette consigne du Chef de l’Etat.  

 

La mise en application de la fixation des prix des marchandises

Dans son analyse, PARCEM estime que la volonté du Chef de l’Etat de fixer les prix des marchandises est une idée qui quoique idéale serait difficile à appliquer. PARCEM éprouve des inquiétudes sur sa mise en application car cette dernière devra concourir  des risques.

 

D’abord, par principe, la régulation des prix devient plus pratique quand il y a un monopole ou un oligopole ou quelques individus qui se partagent le marché. Or dans le cas présent, on a plusieurs offreurs et acheteurs. En plus les circuits d’approvisionnement sont différenciés. En effet, certains sont de l’intérieur d’autres de l’extérieur. Par exemple, l’entrée de tous les produits dans la ville de Bujumbura n’est pas maitrisée, sans parler des difficultés de transport liées à la pénurie du carburant. Il y a un risque de voir ces produits se raréfier  et les prix n’auraient qu’à exploser beaucoup plus. 

 

Recommandations de PARCEM

Pour PARCEM, il faudrait une étude approfondie par rapport à cette mesure. En principe, normalement dans l’agriculture il y a ce qu’on appelle la loi de King. C'est-à-dire que quand  la production augmente les prix se régulent d’eux-mêmes d’où un kg de pomme de terre peut arriver à 3000fbu et le lendemain à 2800fbu ou 2400fbu. Si on met en application la fixation des prix, il y a un risque qu’il y ait des tracasseries qui pourraient produire l’effet contraire.

 

Il faut plutôt une stratégie de l’offre, permettre la multiplication de cette dernière en facilitant par exemple l’entrée des produits qui viennent de l’extérieur pour venir compléter le marché intérieur. Si non, au niveau pratique la fixation des prix serait difficile. L’exemple en est que même dans certains cas où on a régulé les prix, les produits ne sont plus sur le marché en quantité suffisante, or quand il n’y a pas de denrées alimentaires suffisantes sur le marché cela fait souffrir beaucoup plus la population.