Economies

La banque centrale devrait être gérée par le Ministère des finances.

En date du 31/10/2023, lors d’une réunion  avec les hauts responsables des secteurs de la sécurité, de la défense, de la justice et de l’administration, le Président de la République a déclaré qu’il a été attristé par les propos du FMI et de la Banque Mondiale qui l’accuse de fraude des devises et de corruption. Pour ce, ce 08 novembre PARCEM a sorti son analyse sur ces déclarations du Président de la République.

 

La mauvaise gestion des devises

Le Directeur National de PARCEM dans son analyse a estimé qu’il y a des actions que le Gouvernement devrait faire pour prouver sa volonté de frapper fort contre les mauvaises gestionnaires de devises. Très récemment le Président de la République a dit qu’il y avait une catégorie des hommes d’affaires qui percevaient les devises à la Banque Centrale pour  les transférer à Dubaï et ensuite les récupérer pour venir les vendre sur le marché noir des devises au Burundi. 

Si le Gouvernement veut faire un contrôle, il faut qu’il aille dans les services de douane pour vérifier les déclarations de mise en consommations et tout opérateur qui a bénéficié des fonds en devises et qui n’a pas pu présenter une déclaration de mise en consommation en bonne due forme devrait être puni immédiatement par la loi.

Deuxièmement le cas de l’ancien Gouverneur de la Banque de la République n’est pas encore été éclairé, toute infraction devrait être mise en lumière et puis troisièmement la Banque de la République ne devrait pas continuer à relever directement de la Présidence de la République.

 

Pour PARCEM, le Gouvernement devrait passer à la vitesse supérieure et opérer des actions suivantes :

  • Il faut que les opérateurs économiques travaillent normalement avec les banques commerciales.
  • La BRB devrait émettre une réglementation en bonne due forme sur les importations prioritaires notamment les voyages prioritaires et inviter les banques commerciales à suivre scrupuleusement cette réglementation.
  • Il faut recruter une maison de surveillance à l’extérieur réputé qui vérifie la qualité des marchandises embarqués, les prix, factures, l’existence des fournisseurs.
  • La BRB devrait faire un contrôle des banques commerciales.
  • Il faut un audit de toutes les actions de la Banque Centrale depuis un certain temps.
  • Il faut que la Banque Centrale recouvre son indépendance et relever directement du Ministère des Finances.

La Banque Centrale devrait être contrôlé par le Ministère des Finances

En date du 08/10/2023, le Président de la République a décidé de limoger le Gouverneur de la Banque de la République du Burundi. C’est dans ce contexte que PARCEM voudrait donner son opinion sur ce limogeage.

 

Pour PARCEM, le limogeage du Gouverneur de la BRB fait partie des prérogatives du Président de la République. PARCEM voudrait donner certains conseils par rapport à cette situation :

 

D’abord pour des dossiers importants comme la mauvaise gestion d’une institution prestigieuse comme la Banque centrale, il devrait y avoir des investigations des institutions expertes et indépendantes pour établir les responsabilités des uns et des autres. Ces dossiers ne devraient pas être gérés sous l’apanage seul du service national des renseignements. On dirait que le service national de renseignement est en train de remplacer toutes les institutions y compris même la justice dans la gestion des affaires liées aux malversations économiques.

 

Deuxièmement depuis que le Burundi a connu la rareté des devises, avec la décision qui a fait que maintenant la gestion de la  Banque Centrale dépend directement de la Présidence de la République, il y a eu des interférences au niveau de la gestion des devises. Cela veut dire que la mauvaise gestion ne date pas d’aujourd’hui mais d’une certaine époque, il faut alors un audit indépendant pour établir la lumière sur cette situation.

 

Troisièmement, il faut une gestion professionnelle de la Banque Centrale, il ne faudrait plus que la Banque Centrale relève directement de la Présidence de la République. La Banque Centrale doit avoir un Ministère de tutelle qui est le Ministère des Finances. Au niveau même de la collaboration si le Gouverneur de la Banque de la République reçoit directement des ordres du Chef de cabinet civil de la Présidence de République, le Ministre des Finances reste dépourvu  alors qu’il devait avoir un œil direct sur le contrôle de la Banque Centrale.

 

Quatrièmement, il faut une politique de lutte contre la corruption cohérente qui fait intervenir les institutions spécialisés capable de faire des investigations, donner des rapports montrant les tenants et les aboutissements de tous les dossiers et ne pas attendre  que des dossiers soient classés sans suite. Il y a quelque part un dysfonctionnement des institutions qui doit prendre fin pour que cette lutte contre la corruption soit cohérente.  

Le budget programme : Un remède pour l'économie Burundaise ?

Depuis un certain temps  le Président de la République  du Burundi a décidé d’introduire le budget programme dans la gouvernance budgétaire du pays dans le but de renforcer la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion de la chose publique. C’est dans cette optique que PARCEM donne sa lumière pour éclairer les citoyens sur cette nouvelle notion (son fonctionnement et ses avantages).

Définition et fonctionnement

Le budget programme est un outil de planification et de gestion qui vise à renforcer la capacité à exécuter, suivre et évaluer les programmes de développement, une amélioration de l’efficacité de l’action publique et une meilleure transparence dans la gestion budgétaire.

 

Un budget programme est un budget qui tient compte d’une vision et d’un programme de développement  avec des moyens qui sont mobilisés et affectés à un programme préalablement défini qui oriente la vision du pays.

 

Sa mise en œuvre exige la transparence dans l’exécution budgétaire et la planification à long terme et à  moyen terme avec des budgets à vocation pluriannuel assortie des cas de dépenses à moyen terme bien défini .

 

Sa mise en application exige aussi la décentralisation dans la gestion du budget car  le ministre  des finances n’est plus le seul ordonnateur ,les ministres et les autres entités qui ont des budgets à exécuter sont responsables de leurs budgets ils bénéficient des fonds selon le programme , le projet , des résultats bien précis et des activités  présentés.

Quels avantages pour le pays ?

Le Budget programme présente certains avantages dont :

  • L’affectation maximale des ressources permet que chaque centime soit dépense  à partir d’une orientation précise  d’un résultat à atteindre 
  • La mobilisation des ressources, comme ce n’est plus un budget moyen mais plutôt un budget qui part d’un programme précis cela va renforcer la rigueur, la qualité budgétaire et la redevabilité.
  • Le budget programme permet aussi de renforcer la crédibilité auprès des partenaires qui ont tendance à fournir beaucoup de moyens, à appuyer un pays qui s’oriente vers un programme budgétaire réellement mise en application.

Recommandation

 Avec la vision du Président de la République de faire du Burundi un pays émergent en 2040 et en 2060 un pays développé, l’usage du budget programme est un préalable pour la bonne gestion budgétaire et l’efficacité dans la gestion des finances publics qui permettra d’arriver un développement visible.