Economies

La fixation des prix des marchandises : une décision qu'il faut?

Lors du dialogue public avec la population, les confessions religieuses et la société civile, le Président de la République a donné un délai de 15 jours au Ministère en charge du Commerce pour fixer les prix des marchandises. Pour ce, PARCEM a sorti son analyse par rapport à cette consigne du Chef de l’Etat.  

 

La mise en application de la fixation des prix des marchandises

Dans son analyse, PARCEM estime que la volonté du Chef de l’Etat de fixer les prix des marchandises est une idée qui quoique idéale serait difficile à appliquer. PARCEM éprouve des inquiétudes sur sa mise en application car cette dernière devra concourir  des risques.

 

D’abord, par principe, la régulation des prix devient plus pratique quand il y a un monopole ou un oligopole ou quelques individus qui se partagent le marché. Or dans le cas présent, on a plusieurs offreurs et acheteurs. En plus les circuits d’approvisionnement sont différenciés. En effet, certains sont de l’intérieur d’autres de l’extérieur. Par exemple, l’entrée de tous les produits dans la ville de Bujumbura n’est pas maitrisée, sans parler des difficultés de transport liées à la pénurie du carburant. Il y a un risque de voir ces produits se raréfier  et les prix n’auraient qu’à exploser beaucoup plus. 

 

Recommandations de PARCEM

Pour PARCEM, il faudrait une étude approfondie par rapport à cette mesure. En principe, normalement dans l’agriculture il y a ce qu’on appelle la loi de King. C'est-à-dire que quand  la production augmente les prix se régulent d’eux-mêmes d’où un kg de pomme de terre peut arriver à 3000fbu et le lendemain à 2800fbu ou 2400fbu. Si on met en application la fixation des prix, il y a un risque qu’il y ait des tracasseries qui pourraient produire l’effet contraire.

 

Il faut plutôt une stratégie de l’offre, permettre la multiplication de cette dernière en facilitant par exemple l’entrée des produits qui viennent de l’extérieur pour venir compléter le marché intérieur. Si non, au niveau pratique la fixation des prix serait difficile. L’exemple en est que même dans certains cas où on a régulé les prix, les produits ne sont plus sur le marché en quantité suffisante, or quand il n’y a pas de denrées alimentaires suffisantes sur le marché cela fait souffrir beaucoup plus la population.

Face à la situation actuelle : L'organisation des grands états généraux sur la situation économique est primordial

En tenant compte de la situation actuelle de l’économie Burundaise, PARCEM lance un vibrant appel au Gouvernement pour qu’il organise les grands états généraux sur la situation économique, qui vont dégager une feuille de route qui orientera toutes les actions qui seront faites au niveau prioritaire  à court terme et moyens terme.

 

Une situation inquiétante qui suscite la contribution de tout le monde

PARCEM estime qu’il est grand temps de se réunir en conclave avec les experts nationaux, étrangers et les partenaires nationaux qui peuvent avoir des contributions à donner, car il est évident que le seul parti au pouvoir et le seul Gouvernement ne pourront pas donner des solutions idoines à cette crise économique.

 

Tous les Burundais devraient être appelés, chacun par ses compétences pour donner sa contribution afin de redresser la situation. Actuellement, on observe une politique de l’autruche qui est en train de s’installer au lieu d’affronter les problèmes, on dirait que ces problèmes vont se résoudre d’eux même.

 

Si on analyse la situation d’inflation ; de la rareté des devises, des produits de première nécessité comme le sucre et la pénurie du carburant, on constate que même l’environnement des affaires que ça soit au niveau local et au niveau central commence à être une question sensible. En outre, la corruption et les sanctions des pays étrangers  continuent à être un fardeau sur notre pays. Tout cela devrait recueillir l’attention de tous les Burundais afin de dégager une feuille de route.

 

Comment mettre en application les recommandations de la feuille de route ?

Après le dégagement de cette feuille de route, le Président de la République devrait nommer un autre Gouvernement plus compétent avec des experts pour mettre en application les recommandations de ces états généraux. Par ailleurs, s’il advient que le Gouvernement réussit à trouver une solution à cette crise, ça sera sur son actif. Pour ce, le Gouvernement se doit de mettre sur pied un cadre permettant à tous les Burundais de donner des contributions afin de redresser cette situation qui devient de plus en plus inquiétante.

COMESA : Le Burundi devrait profiter de ce marché vaste

En date du 28 au 31/10/2024, le Burundi va abriter le 23ème sommet du COMESA dans la capitale économique Bujumbura. Pour ce PARCEM, a sorti son analyse par rapport à cette organisation.

 

Que signifie COMESA ?

 PARCEM voudrait d’abord rappeler que COMESA est une organisation d’intégration régionale créée en 1994 composée par 21 membres. C’est un marché commun qui vise la circulation des biens et des personnes et des capitaux au niveau du commerce. Le marché commun du COMESA projette aussi de devenir une union monétaire.

 

L’importance du COMESA

COMESA a été créée pour renforcer la croissance économique en améliorant le bien être des habitants des pays membres, en facilitant les échanges, le développement des infrastructures, facilitation de la circulation des capitaux dans les pays membres et renforcer la paix et la sécurité dans les pays membres.

 

Le Burundi devrait comme opportunité profiter de ce marché vaste de plus de 400 millions d’habitants pour renforcer ses exportations ainsi que le mouvement des capitaux et les investissements directs étrangers qui viendraient de ces pays. Tout cela pourrait créer une bouffée d’oxygène au niveau des devises, la croissance des exportations, le développement des infrastructures dans le cadre transnationale qui sont négociées au niveau supranational à travers ces organisations d’intégration régionale. Le Burundi devrait en profiter surtout que nous sommes en déficit des infrastructures.

 

COMESA projette de devenir un grand marché de libre échange en s’unissant avec l’East African Community et la SADEC. Le Burundi abrite également le siège de la PTA Bank, ce qui fait que le Burundi a un rôle à jouer dans le COMESA.

 

Quelles stratégies pour le Burundi afin de profiter des avantages qu’offre  cette intégration régionale ?

Ces stratégies sont entre autres :

  • Le renforcement de l’environnement des affaires pour bénéficier des investissements directs étrangers en provenance des pays membres ;
  • Une stratégie en bonne et due forme de renforcement des exportations afin de profiter de ce grand marché en  trouvant une solution aux défis qui hantent la BBN ;
  • La création d’un fond pour soutenir les exportateurs ;
  • Résoudre les problèmes d’énergie pour appuyer l’action des exportateurs ;
  • Le renforcement de la bonne gouvernance ;
  • Soigner l’image du pays pour qu’il y ait une bonne circulation des capitaux ;
  • Le renforcement de l’accès à l’information et éviter les lourdeurs administratives ;

 

Il y a aussi le renforcement de la relance de la production des entreprises qui avaient un grand potentiel de production comme la SOSUMO pour exporter le sucre dans la sous-région ; COTEBU qui avait un grand potentiel de production dans le temps.

 

Le Burundi peut profiter d’un tissu industriel du passé en le relançant pour avoir des produits exportables de qualité.

 

Ainsi, Le Burundi devrait s’acquitter régulièrement de sa cotisation de 406000milles$ par/an au niveau de la COMESA qui est à la portée du Burundi. Il ne devrait pas enregistrer des arriérés comme il le fait quelques fois dans certaines organisations comme l’East African Community.