Economies

La montée des prix du sucre : Les dialogues sont incotournables.

Après que la SOSUMO a pris la décision d’augmenter le prix du sucre qui a passé du simple au double, PARCEM a sorti son analyse par rapport à la situation des prix du sucre qui est un produit de première nécessité.

 

La libéralisation du commerce du sucre

PARCEM a d’abord rappelé que le Gouvernement du Burundi a pris très récemment la décision de libéraliser le commerce du sucre à travers une ordonnance signée conjointement entre le Ministère en charge des Finances et le Ministère en charge du Commerce. Il y a des conséquences immédiates quand on décide de libéraliser le commerce d’un produit car le Gouvernement ne peut plus réguler les prix dans un secteur libéralisé.

 

Si le choix a été très clair de la part du Gouvernement, les conséquences devraient être celles qu’on est en train d’observer aujourd’hui.  Mais il faut une analyse profonde car même selon l’ordonnance aux importateurs la liberté de fixer le prix selon le coût de la marchandise à l’importation. Mais on observe que dans les quartiers on achète un kg du sucre importé de l’Ouganda à un prix de 11.000fbu.

 

On peut se demander si cette structure de prix contient les droits de douane appliqués sur le coût du sac du sucre importé à l’entrée au port de Bujumbura. Les statuts juridiques de la SOSUMO devraient être clarifiés aujourd’hui (est-ce qu’il est libre de fixer les prix ?  Est-ce que le Gouvernement ne peut plus intervenir ?) Car les dirigeants et le conseil d’administration de la SOSUMO sont nommés par un décret Présidentiel.

 

Le plus surprenant est que la récente structure du prix n’a pas été publié par le Ministère de tutelle du Commerce mais plutôt par la SOSUMO.  Il faut préciser si la SOSUMO est une entreprise privée à part entière car au niveau technique il faut analyser le coût de production de la SOSUMO et pourquoi le prix de vente est passé du simple au double ?

 

Il faut une comparaison par rapport à l’ancienne structure des prix par rapport aux charges entrant dans la production du sucre comme les matières premières, l’entretien des machines, les fournitures des produits divers qui peuvent intervenir, les services, le personnel, les impôts et taxes liés à l’amortissement des machines.

 

Il faut aussi voir si la SOSUMO entretien une comptabilité analytique car c’est cette dernière qui parvient à mettre à jour avec précision évidente au niveau les coûts de production. Si non sans comptabilité analytique on ne peut pas dire qu’on a fixé les prix suite à la spéculation par exemple qui récupère l’ancienne marge liée à la spéculation ? Est-ce que la SOSUMO peut déclarer qu’elle pourra disponibliser l’offre sur le marché pour limiter la spéculation ? car cette dernière est toujours contrebalancée par une quantité substantielle sur le marché.

 

Etant donné que le Gouvernement a décidé de libéraliser ce secteur, il faut une commission tripartite pour voir les structures des prix que ça soit à l’importation ou au niveau de la SOSUMO en vue de voir si les coûts de cette dernière sont réels tenant compte de la conjoncture économique actuel car nous sommes dans une situation de concurrence pure et parfaite en économie. Actuellement, il peut y avoir une situation d’oligopole où il y a une entente entre les opérateurs économiques quand ils ne sont pas nombreux (2, 3 ou 4) qui peuvent décider de fixer les prix après une entente leur permettant de ne pas se concurrencer.

 

Il devrait y avoir un cadre de dialogue entre les importateurs du sucre et la SOSUMO pour voir si les structures des prix sont réelles. Si non quand on a libéralisé le commerce du sucre, c’était dans la mesure où on disait qu’il faut chercher le sucre et le disponibiliser sur le marché au lieu que le produit ne soit plus disponible. C’est une décision globale qui a été prise mais il faut voir si on libéralise un secteur où les offreurs du produit deviennent nombreux pour que la concurrence devienne réelle.

 

A partir de ce cadre de dialogue, le Gouvernement pourrait clarifier ses relations avec la SOSUMO car si actuellement il décide de ne plus avoir droit de parole sur les actions de la SOSUMO, ce n’est pas alors le Ministre ou le Président qui viendra remettre en cause la décision de la SOSUMO. Avec cette libéralisation, la décision de cette dernière dépend maintenant des relations qui sont entre les deux entités.