Economies

Pourquoi l’exploitation minière n’a jamais été un profit aux citoyens ?

Après l’annonce du Président de la République  de la  découverte d’un Gisement Minier au nord du pays, PARCEM a sorti son analyse par rapport à la découverte de ce gisement minier.

 

L’analyse de PARCEM

Dans son analyse, PARCEM a indiqué que la question fondamentale n’est pas l’existence des gisements miniers. Même demain on peut en découvrir d’autres. Depuis longtemps on dit que le sous-sol Burundais regorge des différents minerais comme le Nickel, le Cuivre, l’Or, les terres rares, le Coltat, les minerais des trois T.

 

La question que tout le monde se pose est pourquoi l’exploitation minière n’a jamais profité aux citoyens pour contribuer réellement au développement économique afin de tirer le Burundi des affres de la pauvreté indescriptible. C’est regrettable même de voir un pays qui regorge de richesses minières mais qui éprouve des difficultés économiques singulières de manque de devises, de produits de première nécessité, ...

 

Premièrement, PARCEM   recommande que :

  • Les institutions jouent leur rôle avec compétence et des ressources humaines, matérielles et financières adéquates
  • La gestion de 223 milliards de BIF affectés à l’étude géologique et minière au sein du Ministère de l’Energie et des Mines « Exercice budgétaire 2023-2024 » soit axée aux résultats. Il est à noter que ce même budget était de 100 milliards de BIF pour l’exercice budgétaire 2023-2024.
  • Le budget d’équipement de 200 millions de BIF affectée à l’Office Burundais des Mines et des Carrières l’aide à avoir une mainmise de suivi et contrôle sur toute question minière.

 

Depuis longtemps sous le régime de l’ancien Président feu BAGAZA, on a toujours donné une cartographie des mines pour notre pays. Même quand on élaborait le CCLP1, le CCLP2, la Vision 2025 on a toujours mentionnée la contribution du secteur minier dans le développement économique en présentant une cartographie qui montre les sites déjà identifiés comme regorgeant des gisements miniers.

 

Deuxièmement, Il ne faut pas toujours se fier à l’exploitation artisanale à travers des coopératives minières. Nous avons vu que ces dernières profitent à une poignée d’hommes politiques en collision avec les propriétaires de ces coopératives. Il faut une exploitation industrielle qui respecte toutes les étapes à savoir :

  • La prospection ;
  • La recherche qui doit aller en profondeur pour voir la quantité des réserves minières et l’opportunité d’exploitation ;
  • L’étude de faisabilité qui montre s’il y a réellement la nécessité d’exploiter le gisement minier par rapport aux résultats financiers qu’on pourra avoir, car cette étude montre si on va réellement avoir des bénéfices par rapport aux coûts de l’exploitation minière engagés ;
  • L’étude d’impact environnemental pour avoir si l’exploitation minière ne cause pas des dommages collatéraux liés à la fertilité des sols ou autres.

Il faut alors choisir les compagnies faisant la prospection et la recherche dans la transparence.

 

Troisièmement, PARCEM conseille au Gouvernement d’adhérer à l’ITIE car cette adhésion est fondamentale pour s’ouvrir à la transparence. C’est l’ITIE qui assiste les pays surtout moins développés au niveau de la signature des contrats miniers afin de ne pas signer des contrats déséquilibrés.

 

Les multinationales se comportent comme des rapaces. Quand elles font face aux Gouvernements faibles des pays pauvres, il y a tendance à ce que ces derniers signent des contrats déséquilibrés. La preuve en est même que le Président de la République a annulé certains contrats signés avec des multinationales au niveau de l’exploitation des terres rares.

 

Il faut aussi tirer des leçons du passé où des contrats ont été annulés.  Il faut un audit pour donner des recommandations claires en bonne et due forme pour que le secteur minier soit promoteur du développement économique dans notre pays. L’autre élément fondamental est l’analyse du contexte international. Habituellement on dit que l’économie des matières premières n’est pas celle qui va propulser l’émergence des pays pauvres.

 

Si on analyse le coût au niveau de la détérioration des termes de l’échange, le coût de la matière première qui est utilisé par exemple pour la fabrication d’un ordinateur fait une différence énorme entre le prix de la matière première et celui de l’ordinateur fabriqué.  

 

Donc actuellement l’idée est que tous les pays pauvres doivent au moins faire des investissements minimaux au niveau de l’exploitation pour donner une valeur ajoutée aux minerais exploités. Là alors on pourra négocier un prix intéressant. Si on exporte les minerais de façon brut, il y aura tendance à ce que nos recettes soient dérisoires par rapport à ce qu’engrange les pays d’origine de ces multinationales qui signent les contrats avec nos pays.