Economies

Réserves en yuan : la BRB pourra-t-elle répondre aux besoins des banques commerciales ?

Introduction

La Banque de la République du Burundi vient de sortir un communiqué dans lequel il informe les Burundais de la mise en œuvre de la stratégie de gestion des réserves en facilitant les paiements en Yuan Chinois. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse sur les conséquences de cette décision.

 

D’où viennent les devises ? A quoi servent-elles ?

 

Dans son analyse PARCEM a d’abord rappelé que généralement un pays en voie de développement comme le Burundi reçoit les devises étrangères à travers les exportations, la coopération à travers l’aide au développement, les transferts des ONG, l’emprunt auprès des institutions bancaires internationales ou des partenaires bilatéraux ou multilatéraux, les investissements directs étrangers, les transferts de la diaspora et le tourisme à travers le nombre de touristes qui  visitent ce pays.

 

Ces devises étrangères sont utilisées pour payer les importations, les missions à l’étrangers des officiels ou autres acteurs privé, financer les étudiants à l’extérieur, financer les soins de santé à l’extérieur, le remboursement de la dette et le service de la dette, l’entretien des ambassades du pays à l’extérieur, les cotisations dans les organisations internationales. Quand la balance commerciale d’un pays avec un autre pays dans leur échanges est déficitaire ou dans le reste du monde, c’est les autres transferts qui équilibrent cette balance.

 

L’hégémonie du Dollar Américain

 

On parle de la domination du dollar américain car actuellement on évalue que 60% des réserves des pays en devises sont en dollar, c’est la même chose pour les transactions internationales, entre 50 et 60% des transactions internationales sont libérés en dollar, l’Euro ne représente que 20% tandis que le YEN Japonais et le YUAN Chinois partage 10%. C’est pour cela que détenir les dollars  dans ses réserves de change ouvre la marge de manœuvre au niveau des échanges en multipliant les partenaires au niveau des échanges mondiaux.

 

Les relations entre la Chine et le Burundi 

 

Si on analyse profondément les relations entre la Chine et le Burundi pour que ce dernier engrange le nombre suffisant de YUAN, on devra évalue les exportations du Burundi en Chine. La coopération Chinoise est évaluée à combien ? Quel emprunt que le Burundi peut contracter auprès des institutions bancaires chinoises ou auprès du Gouvernement Chinois ? Combien d’investissements directs des Chinois, combien de touristes chinois qui viennent visiter le Burundi ?  Peut-on évalue la diaspora Burundaise en Chine qui pourra transférer les YUAN au Burundi ?

 

Si on analyse la balance commerciale entre le Burundi et la Chine actuellement elle est déficitaire en défaveur du Burundi, comment alors on va comble ce déficit ? Ces transferts  pourront faire l’alternative ? En réalité les principales exportations du Burundi sont le café, le thé, l’or et les produits manufacturés.

 

Actuellement le café au niveau des recettes d’exportation représente 30 à 60%, on a entendu qu’il y a une entreprise chinoise qui est venu négocie le marché d’importer le café Burundais, ça veut dire que les recettes en devises de dollars du café que le Gouvernement va engranger seront en YUAN, Est-ce que ce manque à gagner par rapport aux échanges internationaux sera vraiment bénéfique pour le pays ?  

 

Au niveau des pratiques, Est-ce que la BRB aura suffisamment des réserves d’échanges en YUAN pour faciliter les transferts aux banques commerciales afin de payer les importations ?  Les avoirs des banques commerciales dans leurs correspondants étrangers des banques vont-ils suffire pour financer les importations Burundaise des opérateurs économiques?    

  

Il faut y aller prudemment pour éviter les conséquences fâcheuses, il faut qu’il y ait une étude qui montre ce que le Burundi peut gagner par rapport à ces enjeux qu’on vient de décrire, pour qu’il n’y ait pas de conséquences comme l’imposition par le Gouvernement aux opérateurs économiques d’importer obligatoirement en Chine ou sortir une liste de produits qui devraient être importés obligatoirement de la Chine, en disant qu’on a une quantité des réserves de change en YUAN qu’il faut vider.

 

Tout cela peut avoir des répercutions au niveau de la qualité des importations, des consommateurs qui veulent toujours diversifier la gamme de produits au niveau de leur consommations. La tendance à ce que l’aide au développement octroyer par Chine soit en YUAN, c’est-à-dire que tous les équipements devront être achetés en Chine comme dans le temps où les échanges entre le pays colonisateur et le pays colonisé, ce dernier devrait acheter exclusivement les importations provenant du pays colonisateur.   

 

C’est une imposition qui crée des tensions au niveau politiques dans les relations  diplomatiques. C’est la Chine qui garde la marge de manœuvre au niveau de la manipulation de la décision de la convertibilité du taux de change entre le YUAN et le FBU. Economiquement le Burundi risque d’être comme une zone rattaché à la Chine immédiatement et cela va réduire la marge de manœuvre du Burundi au niveau des échanges internationaux avec des partenaires.

 

Les conséquences géopolitiques pourraient subvenir, avec les BRISC qui tentent de vouloir dédollariser l’économie à travers la création d’une nouvelle monnaie et le Gouvernement Américain qui essaie de remuer ciel et terre pour endiguer cette tentative en imposant des sanctions énormes.

 

Le Gouvernement du Burundi a déjà considéré dans le budget de 2025-2026 une prévision de 1326 milliards de BIF qui sont mentionné comme recettes au niveau des dons dans le budget. Est-ce que s’il y a un problème de déblocage de ces fonds, l’aide au développement de la Chine pourra combler ce manque à gagner ?

 

Il faut y aller prudemment les conséquences sont visibles, il ne faut pas commencer à imposer aux entreprises Burundaise d’importer seulement les produits en provenance de la Chine afin que le Burundi ne devient pas une zone où circule seulement les produits chinois.