Economies

Paiement des caféiculteurs : entre pauvreté persistante et pression inflationniste.

Introduction

Les caféiculteurs des différentes provinces du pays se lamentent comme ils n’ont pas encore  reçu le paiement en contrepartie de leur récolte vendue à l’ODECA. Pour ce, PARCEM a adressé un message au Gouvernement pour lui demander  d’organiser d’urgence ce paiement des caféiculteurs.

 

Les conséquences du retard du paiement des caféiculteurs

 

Dans son message, PARCEM a d’abord rappelé que les caféiculteurs se trouvent dans une situation de grande pauvreté couplée à une spirale inflationniste évidente avec la rentrée scolaire à l’horizon.

 

Le  premier  paiement doit intervenir  au mois de mai et le dernier paiement au  31 août  de chaque année.  Mais pour l’exercice en cours,  aucun paiement n’a jamais été organisé. Les caféiculteurs se trouvent dans une situation économique précaire et sont actuellement livrés à l’usure. La conscience du Gouvernement devrait être interpellée pour prendre des décisions concrètes et conséquentes dans ce secteur.

 

Le Gouvernement évoque la digitalisation des paiements comme cause dudit retard. Personne ne peut être contre la réorganisation de cette filière café pour son évolution. La question qui se pose est de savoir l’acteur qui a été choisi pour digitaliser cette filière ? Comment le marché lui a-t-il été attribué ? Est-il capable ? Pourquoi cette perte de temps qui est en train de causer un tort à cette filière et au premier et très important maillot de la chaine que constituent les caféiculteurs.

 

Normalement le Gouvernement devrait avoir conscience que les producteurs constituent le premier maillot de la chaine dans la filière café. S’ils sont négligés, il y a un risque de désintéressement. Depuis longtemps, les Gouvernements ont toujours essayé d’épargner le cultivateur de toutes les formes de turbulence liée par exemple à l’instabilité des marchés mondiaux. C’est pourquoi il y avait eu des initiatives de créer des fonds STABEX pour réguler ce secteur.

 

Actuellement on constate un dysfonctionnement institutionnel évident.  Il y a l’ODECA en même temps acteur et régulateur du secteur, Il y a le Ministère de l’Agriculture, il y a le bureau stratégique de la Présidence de la République. Nous sommes dans un cafouillage institutionnel et dans cette situation les résultats doivent être mitigés car chacun tire la ficèle de son côté.

 

Il faut une harmonie institutionnelle et une collaboration afin d’avoir une structure unique qui contrôle le secteur et qui prend les décisions à temps et au temps voulu. Il faut aussi réhabiliter le fonctionnement entre la trilogie Gouvernement, Producteur, l’acteur et le privé.

 

On analyse un retard par rapport à l’exportation de l’année passée couplée actuellement à un autre retard dans l’exportation de la production de cette année alors que le Gouvernement devrait avoir commencé à engranger des devises par rapport à l’exportation du café. C’est incompréhensible que ce dernier continue à prendre des mesures  inefficaces  alors que le pays a tant besoin des devises pour financer l’importation des produits de première nécessité comme le carburant qui manque.