
Endettement massif des entreprises publiques : un poids égal à 50 % des recettes fiscales.
Très récemment, le ministère des finances a publié le rapport de l’endettement des entreprises publiques et parapubliques. Pour ce, Parcem a sorti une analyse sur ce rapport.
Parcem estime que l’endettement des entreprises publiques dépasse l’entendement avec plus de 1000 milliards de FBU qui représentent environ 50% de recettes fiscales pour une année budgétaire. Cela a des conséquences énormes du fait que :
a) C’est l’argent du contribuable qui est mis en jeux alors qu’il devrait servir au financement des autres travaux de développement d’intérêt général comme les infrastructures.
b) C’est le tissu productif qui est mis en jeux , ce sont les emplois risquent d’être perdus.
c) C’est le système financier qui dans sa globalité en souffre notamment l’augmentation des taux d’intérêts pour compasser cet endettement et la masse monétaire risque d’augmenter et faire le lit de l’inflation comme c’est une masse monétaire qui augmente sans contrepartie au niveau de l’économie réelle.
Au niveau des causes, on constate des éléments qui sont à la base de cette mauvaise gestion des entreprises publiques. Ces éléments sont :
1) La politisation au lieu de la professionnalisation dans la gestion de ces entreprises : la nomination des membres de leurs conseils d’administration et des Directeurs qui obéisse à des critères très politiques ; l’ignorance de la compétence ; les membres du conseil d’administration qui s’arrogent des avantages faramineux ;
2) La pléthore dans le recrutement pour intéresser les militants qui ont affiché un excès de zélé surtout pendant les campagnes électorales ;
3) Les marchés publics qui sont accordés à des dignitaires, des entreprises incapables, la surfacturation qui cache un détournement déguisé, les commandes inutiles. Tout cela saigne le trésor et la richesse de ces entreprises.
4) Ces entreprises sont devenus un réservoir pour le financement surtout des partis ou des campagnes électorales ;
5) L’Etat qui n’honore pas ses engagements vis-à-vis de ses entreprises en considérant que c’est l’Etat dans l’Etat ;
6) Le manque de modernisation et d’adaptation à la conjoncture avec le temps et ces entreprises se trouvent menacées par la concurrence atroce de la part des autres entreprises surtout les entreprises privés opérant dans le même domaine ;
7) La spéculation dans la privatisation de ces entreprises qui fait lit du blanchiment d’argent ;
8) Le manque de suivi et de contrôle des institutions comme la Cour des Comptes, l’Inspection Générale de l’Etat. Si on analyse le nombre d’entreprises qui font le dépôt de leurs comptes à la Cour des Comptes, elles sont très peu. En plus il n’y a pas de poursuite, ce qui montre qu’il y a anguille sous roche.
9) Le manque de volonté politique nécessaire dans la lutte contre la corruption pour assurer la rigueur dans la gestion de ces entreprises.
🔰 Recommandations
Pour la bonne gestion financière de ces entreprises publiques, Parcem suggère des recommandations, il faut :
- Le recrutement des cabinets d’experts contenant même des étrangers pour faire des audits indépendants et concevoir des plans de redressement et de gestion professionnalisés ;
- La privatisation avec professionnalisme en respectant toutes les étapes nécessaires pour une bonne opération de privatisation digne de ce nom ;
- L’application stricte de la loi séparant les postes politiques des postes techniques en dépolitisant complétement les nominations ;
- La passation des tests de recrutement aux dirigeants de ces entreprises ;
- L’engagement de ces dirigeants au moment de la signature des contrats à arriver à des résultats concrets, c’est-à-dire des contrats assortis des résultats à atteindre ;
- L’affichage d’une volonté de lutte contre la corruption en accordant l’indépendance et les moyens nécessaire aux institutions de contrôle en l’occurrence la Cour des Comptes et l’Inspection Général de l’Etat qui doivent produire régulièrement des rapports financiers et organisationnels de ces entreprises.
- L’assainissement de l’environnement macro-économique actuel à savoir la politique fiscal, la politique budgétaire actuelle, la politique de change, le niveau d’inflation, la disponibilité des devises, la politique monétaire et le niveau des infrastructures.
Tout cela pour permettre à ces entreprises à ce qu’elles travaillent dans une conjoncture favorable. Si on fait une analyse au niveau de la sous-région, on constate que seul le Burundi n’a pas pu réussir à redresser les entreprises publiques, ailleurs le redressement a été une réussite.
Cet échec de redressement des entreprises publiques a des conséquences sur le tissu productif étant donné que ce sont des montants colossaux publics qui ont été engagés dans ces entreprises et qui ne sont pas rentabilisés.
Malheureusement au lieu de prendre des mesures pour rectifier le tir, on continue à observer sans prendre des engagements concrets pour sauver et redresser ces entreprises.