En date du 10 Février 2023, PARCEM a donné son avis sur l’accès difficile au document de voyage dit passeport. Le message de PARCEM était centré sur trois éléments dont : L’importance du passeport, l’état des lieux actuel, l’appel aux autorités.
1.L’importance du document
Pour PARCEM, le document de voyage dit passeport est un document vital pour faciliter le mouvement des biens et des personnes (Commerce, voyage d’affaires et privé, voyages d’études et soins de santé). Outre cela, dans la situation où le chômage est exagéré, le document de voyage est l’un des solutions pour que les burundais puissent être libre de mouvement, chercher du travail ailleurs et puis pouvoir subvenir aux besoins de leurs compatriotes restés à la maison.
Pour un pays, l’accès difficile aux documents de voyage comme le passeport équivaut à sa fermeture au reste du monde.
2. L’état des lieux
Pour PARCEM, le fait qu’une personne introduit un dossier de demande de passeport au mois de Janvier et obtenir le 1er rendez-vous au mois d’août et en même temps la PAFE donne une dérogation à certaines demandes est une façon d’institutionnaliser la corruption.
Récemment, lors de l’émission publique qui avait été organisée par le Président du République, le Ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a dit qu’il y avait eu une disproportion entre les demandes et les commandes de ces documents de voyage. Mais jusqu’aujourd’hui le Problème a persisté. Est-ce que les services de la PAFE ne parviennent-ils pas à évaluer les demandes afin d’opérer des commandes suffisantes ?
3.Appel au gouvernement
En concluant, PARCEM demande le gouvernement de donner l’importance à cette question et lui réserver une solution idoine et rapide.
L’appel est particulièrement lancée au 1er Ministre d’user de toute son influence et son pouvoir pour traiter cette question car c’est l’image du pays qui en pâtit.
En date du 22 Janvier 2023, en province de Gitega le parti CNDD FDD organisera un congrès ordinaire. PARCEM, étant une organisation de la société civile qui a une expertise dans la promotion de la bonne gouvernance et la bonne gestion de la chose publique, elle a fait un avis.
Pour PARCEM, un parti politique est un cadre d’encadrement des dirigeants d’un pays. Aucun parti n’a le droit d’avoir un déficit d’éducation citoyenne dans l’encadrement ses membres. S’il y a un déficit d’encadrement, les conséquences deviennent incalculables sur toute la nation.
Pour un parti qui est au pouvoir, comme il est le cas pour le CNDD FDD, C’est un cas sérieux. En effet, l’éducation des plus hautes autorités de pend de l’éducation du parti au pouvoir. Le Burundi est ce que le CNDD-FDD veut et voudra qu’il soit.
Dans des partis comme le CNDD FDD qui a dû se battre pour arriver au pouvoir, Ils ont un problème de la légitimité historique et de la légitimité pragmatique.
En effet il y a un courant qui veut asseoir sa légitimité sur un passé. Ils veulent asseoir un système qui ne respecte pas la loi (Vole, crime économique, crimes de sang). Ils priorisent l’intérêt particuliers au lieu de l’intérêt général. (Légitimité historique).
Tandis qu’une autre partie veut trouver des solutions aux problèmes qui hantent le développement du pays en priorisant l’intérêt général (légitimité pragmatique).
Sur ce, PARCEM demande aux congressistes que ce congrès soit un congrès fatidique pour le CNDD-FDD. Un moment de faire son introspection et de se donner une vision qui va orienter le développement du Burundi.
En concluant, PARCEM veut rappeler de nouveau les bagumyabanga qui participeront dans le congrès qu’ils ont une grande responsabilité devant l’histoire parce qu’ils vont totaliser bientôt 20ans au pouvoir.
Ce Mercredi le 11/01/2023 PARCEM Burundi a sorti son rapport d’analyse de la situation de gouvernance 2022 et présente les perspectives pour l’année 2023.
Pour le lire passer sur : https://parcem.org/images/PDF/Bilan2022.pdf
En date du 9/11/2022 PARCEM a organisé une conférence de presse où elle voulait sortir une déclaration analytique de la situation socio-économique et de gouvernance et enfin proposer une feuille de route pour la relance économique et la redynamisation Nationale.
Déclaration analytique de la situation socio-économique et de gouvernance ses causes et proposition de plan de relance économique et redynamisation Nationale
Actuellement la situation socio-économique et de gouvernance est marqué par les éléments suivants :
I.Etat des lieux
Au cours de cette période la gouvernance a été marquée par ;
1) Continuité de la rareté des produits de 1ère nécessité :
•Carburant
•Sucre
•Boissons Brarudi
•Engrais
•Ciment
•Eau et électricité
2) Après des mesures d’autorisation d’importation du sucre, ciment qui avaient été réclamées depuis longtemps, une amélioration sensible au niveau du sucre est perceptible
3) La rareté des produits de la Brarudi fait le lit de la prolifération des usines fabriquant des boissons dont la qualité n’est pas contrôlée et risque de causer un tort sur la santé de la population.
4) La rareté des devises a continué avec toutes les conséquences qu’elle provoque.
5) L’inflation exponentielle des produits alimentaires et d’autres produits qui exclue une partie des Burundais d’accéder sur le marché des biens et des services.
6) Pas encore de début décisif de construction des infrastructures modernes ou de réfection de celles qui sont vétustes.
7) Le chômage s’enracine et les jeunes déspérés continuent à partir à l’extérieur espérant avoir des lendemains meilleurs.
8) Persistance d’une violence inter-citoyenne liée aux conflits fonciers prouvant la faiblesse de la diversification de l’économie.
9) Persistance des problèmes fonciers liés à l’expropriation illégale où mauvaise gestion des questions foncières par l’administration voulant l’intention de certains hauts cadres de vouloir s’accaparer des terres.
10) Une faiblesse de suivi et de contrôle de la gouvernance communale alors que celle-ci accuse des faiblesses au niveau institutionnel (cascade de mesures de suspension des Admicom).
11) Manque de transparence et de suivi évaluation objectif et indépendant de financement du mouvement coopératif en vogue en milieu rural. Ce qui pourra porter atteinte à son rendement et au trésor public. Malgré le soutien à ce mouvement coopératif, la productivité agricole reste faible avec des prix agricoles élevés.
12) Persistance du comportement administratif qui gêne l’environnement des affaires au niveau local, et qui mérite une réflexion poussée (barrières administratifs, paiements formels et informels), le temps volé à la population, taxes élevés, corruption, politisation dans la gestion des affaires.
13) Problèmes d’allocation budgétaire au niveau de financement de l’éducation. Le secteur n’est pas priorisé par rapport à son importance même les chiffres le prouvent.
14) Problèmes d’arrestations et d’emprisonnement abusifs d’où la surpopulation carcérale augmente malgré les mesures parfois prises par le Président de libérer une partie des prisonniers.
En résumé on a les problèmes suivants :
- Pauvreté extrême et paupérisation continue
- Rareté et Inflation inquiétante et persistante des produits de première nécessité.
- Chômage qui ne diminue pas (désespoir des jeunes qui partent en cascade).
- Rareté des devises.
- Infrastructures vétustes/lenteur dans la construction des chantiers.
- Disfonctionnement et faiblesse institutionnelle.
II. Les causes
a) Pas de trajectoire menant à une vision claire et la culture de suivi-évaluation.
b) Mauvaise gestion des ressources humaines pas de recherche et mise à contribution d’experts.
c) Pas de stratégie de mobilisations de ressources financières extérieures.
d) Mauvaises allocation et gouvernance budgétaire.
e) Pas de stratégie de lutte contre la corruption.
f) L’environnement des affaires reste faible au niveau central et local :PoliceAdministrationJustice
g) Définition du rôle des acteurs pour une synergie d’actions créant une valeur ajoutée :
- Rôle de l’Etat dans l’économie
- Rôle du secteur privé
h) Pas de définition du secteur porteur de croissance prioritaire pour servir de porte d’entrée au chemin de la croissance :
•Agriculture
•Mines
•Services
•Education
•Tourisme
i) Pas de suivi-évaluation et bonne gestion des dividendes du développement (politique nationale de population), production des statistiques régulière au niveau central et local.
j)Persistance des mentalités rétrogrades.
III.Quel plan pour la relance économique ?
III.1 Trois grandes commissions
Le gouvernement mettrait en place 3 grandes commissions d’experts et de chercheurs de haut niveau.
La 1 Ière grande commission se pencherait sur ce que PARCEM appelle les préalables liés essentiellement à la gouvernance pour asseoir un nouvel ordre de gouvernance.
1) Cohésion Nationale: à partir des acquis du passé, tracer un chemin pour vider le contentieux du passé depuis 1962 jusqu’en 2015, jeter les bases de réflexion sur d’autres facteurs pouvant continuer à mette en cause la cohésion et l’unité nationale (ouverture espace politique et les élections)
2) Stratégie de lutte contre la corruption : mettre sur pied un nouvel ordre de gouvernance qui renforce l’efficacité des institutions (l’administration, forces de sécurité, la justice, parlement)
3) Concevoir une stratégie de mobilisation de ressources extérieures
Pour combler le déficit criant du financement interne du développement surtout le financement des infrastructures et des reformes nécessaire.
5) Asseoir une bonne gouvernance budgétaire adaptée aux standards internationaux basée sur la discipline, rigueur, transparence et contrôle indépendant
6) Etablir une stratégie de gestion de ressources humaines au profit de la relance économique gestion à court, moyen et long terme: c’est-à-dire qu’il faut
•Mettre à contribution les compétences et les experts (nationaux et étrangers) ;
•Cultiver le culte du meilleur pour aider les gens à libérer leurs talents (compétition objective) ;
•dépolitiser la nomination aux postes techniques ;
•Voir comment créer et soutenir une institution de recherche pour appuyer le développement
7) Se pencher sur les mentalités et les croyances actuelle des burundais qui améliorer l’effort de développement déployé :
- Gestion de temps ;
- Foisonnement des fêtes familiales ;
- Place de la religion dans le développement ;
- Manque de culte du meilleur et de compétition ;
- Manque de gout de l’effort (travail honnête) ;
- Malhonnêteté dans les affaires.
- Conception monarchiste du pouvoir.
La 2ème grande commission se pencherait sur :
1) Les secteurs porteurs de croissance : A partir d’une analyse minutieuse des potentialités dont dispose le pays, On pourrait détecter la fenêtre et la porte d’entrée sur le chemin de la croissance afin d’y consacrer les moyens et les énergies nécessaires :
- L’agriculture
- Mines
- Services (position de plaque tournante)
- Tourisme
- Education
On doit quitter le stade de tâtonnement.
2) La définition du rôle des acteurs
- L’Etat
- Secteur privé
- ONG, Société civile
Chacun de ces 3 partenaires a le secteur où s’il intervient il devient beaucoup plus efficace. La synergie des 3 partenaires doit être définie et comprise pour créer une synergie avec une valeur ajoutée visible et positive pour soutenir le secteur privé. L’état doit comprendre le rôle qui est le sien :
4) Analyse l’environnement des affaires au niveau local et central pour soutenir le secteur privé.
5) Orienter la place de la décentralisation dans le contexte du nouveau redécoupage territoriale pour fixer les tâches dévolues au pouvoir central et local.
La 3ieme grande commission traiterait :
1) Le suivi évaluation et partage dividendes du développement
Si on veut créer la croissance on la créera à quel rythme ? Comment sera-t-elle partagée ?
Etablir la situation de référence des grands indicateurs :
-Pauvreté, alimentation, chômage sous-emploi, scolarité, sante, environnement et sécurité etc.
2) Concevoir une politique nationale de population (quel taux de croissance annuel, quelle condition de scolarité, d’alimentation (Combien de Kg de calorie par jour).
Tout cela avec des statistiques fiables qui prouveront effectivement l’atteinte du développement souhaité. Il faut des statistiques fiables au niveau local et central.
III.2. Etats généraux des forces vives et élaboration de la vision
Après les travaux des trois grandes commissions les états généraux de la société devraient se tenir pour échanger et valider les recommandations pertinentes qui seraient issues de ces conclaves.
Le recueil de ces recommandations devrait être retouché par des experts pour en faire un document de vision nationale qui déclenchera une période fatidique pour le pays.
III.3. Appropriation Nationale des recommandations
Le gouvernement devrait s’approprier du document et créer des groupes sectoriels, stratégiques et politiques pour le suivi de leur mise en application.
Une institution doit être choisie pour piloter tout le processus et sa mise en application.
Ça serait par exemple l’ADB (Agence de Développement du Burundi) qui s’appuiera sur un conseil scientifique qui regorgera ces experts.
Le reste serait d’investir un gouvernement capable de mettre en application la nouvelle vision mais sous le regard de toutes les forces vives et sous le suivi d’un cadre technique compètent pour le faire.