Bonne gouvernance

Journée mondiale de lutte contre la pauvreté. Quelle est l’action gouvernementale dans la lutte contre la pauvreté.

Ce mardi le 17/10/2023 où le monde entier célèbre respectivement la journée mondiale de lutte contre la pauvreté, PARCEM a animé une conférence de presse où le Directeur National a présenté un rapport analytique sur l’état de la pauvreté, la situation économique et l’évaluation de l’action gouvernementale dans la lutte contre la pauvreté.

 

Analyse sur l’état de la pauvreté, la situation économique et l’évaluation de l’action gouvernementale dans la lutte contre la pauvreté.

Pour le Directeur National de PARCEM, cette journée arrive après deux évènements majeurs à savoir :

La visite de la délégation du Fonds monétaire international dans le cadre de l’accord cadre de son récent appui sous forme de facilité de crédit pour enclencher des réformes prometteuses de l’économie burundaise.

La tenue de l’émission publique animée par les membres du gouvernement sur la situation du pays où ils ont tenté tant bien que mal parfois sans convaincre de fournir des réponses aux questions posées.

 

Pour PARCEM  les publications récentes de la BRB, de l’ISTEEBU ainsi que le récent rapport du Fonds Monétaire International font état d’une situation préoccupante avec :

  • Un PIB/HAB de 300USD (le dernier au monde), l’avant dernier c’est la sierra Léone (400 USD/HAB).
  • Un taux de croissance économique de 1% alors que la croissance de la population est autour de 3%, un taux de fécondité d’environ 6 enfants/ femme.
  • Un taux de pauvreté d’environ 70% (moins d’ 1$ par jour), chômage des jeunes (55% en milieu urbain et 45% en milieu rural).
  • Un taux d’insécurité alimentaire environ 67%
  • Un taux de malnutrition infantile plus de 50%
  • Un taux d’inflation environ 30% avec une grande part des produits alimentaires (Plus de 60%).
  • Un endettement : Plus de 6000 milliard de fbu, plus de 60% du PIB
  • Des réserves de change : 0,5mois d’importation, le total des engagements est supérieur aux disponibilités et avoir en devises (internes et externes).
  • Une dépréciation continue du BIF
  • Un financement budgétaire fragile et non viable plus de 700 milliards d déficit, plus de 900 milliards attendus des bailleurs (exercice budgétaire 2023-2024).

 

PARCEM inventorie les défis auxquels le Gouvernement affiche de l’inertie et de la faiblesse pour les relever et sur lesquels l’action gouvernementale devrait être évaluée, ces défis sont :

  • Problème de planification qui n’existe presque plus ainsi que, le suivi-évaluation, la référence aux résultats, statistiques et indicateurs de développement. Le gouvernement doit apprendre à s’évaluer par rapport aux indicateurs de développement.
  • L’état déplorable de la gouvernance budgétaire au niveau (de la transparence, le contrôle, la participation citoyenne et le choix des priorités budgétaires par rapport à la planification).
  • La corruption qui a infesté tous les secteurs de l’Etat, et sans mécanismes cohérents et standards pour la combattre
  • Le Manque de stratégie de mobilisation des ressources en devises alors que le pays en a tant besoin (les exportations, l’aide, l’emprunt, les IDE (Investissement Direct Etrangers), le PPP (Partenariat Public Privé), le tourisme).
  • Une faiblesse et un dysfonctionnement institutionnel qui handicape et ankylose tout. Cette faiblesse et ce dysfonctionnement sont entretenus par une mauvaise gestion des ressources humaines dans l’administration qui est toujours sous le carcan du parti politique au pouvoir.
  • Le manque de choix de modèle de croissance et de développement à partir des potentialités dont disposes le pays et par rapport à la petitesse du territoire et son surpeuplement évident.
  • Un secteur privé qui a fait place au capitalisme de copinage et collusion entre le secteur privé et les autorités.
  • Les partis politiques et la classe politique rompus aux mentalités rétrogrades de penser toujours aux élections, de courir toujours dernière l’argent et le pouvoir avec la volonté de s’y maintenir ou de le conquérir sans savoir quoi en faire. Ce qui fait le lit de la perpétuelle instabilité politique et des coups politique de bas étage.
  • Un déficit de cohésion nationale très profond où une partie de la population se met à l’antipode de l’autre chacune continuant de tirer la ficelle de son côté.
  • Des mentalités rétrogrades qui paralysent l’effort des burundais pour le développement :
  • Mauvaise gestion du temps ;
  • Moindre effort et tricherie ;
  • Manque de culte d’excellence et esprit de compétition ;
  • Trop des fêtes ;
  • Pression communautaire exagérée ;
  • Sentiment religieux avec mysticisme etc.