L'agriculture Burundaise, Quels défis?
Dans le cadre de l’analyse du budget à partir des secteurs porteurs de croissance, ce mercredi le 22 mars 2023 PARCEM Burundi a tenu une conférence de presse. La dite conférence était dédiée à l’Agriculture.
Dans son discours, le Directeur National a d’abord révélé certains défis que possède l’agriculture burundaise ensuite il a révélé le rôle de l’Etat et enfin il a parlé de l’analyse que PARCEM a fait sur le budget du Ministère de l’agriculture et de l’élevage de 2012 à 2023 :
Caractéristiques de l’agriculture Burundaise
Pour PARCEM l’agriculture Burundaise est caractérisé par ces défis :
- L’agriculture Burundaise est une agriculture d’autosubsistance.
- L’agriculture Burundaise est caractérisée par les petits exploitants qui consomment la majeure partie de leur production.
- Dans l’agriculture Burundaise 15% de la production est vendue sur le marché.
- La production autoconsommée ne suffit plus, pour la sécurité alimentaire familiale.
- Selon les études, généralement la population burundaise possède 0,2ha par ménage et 30% sans terre.
- C’est une agriculture qui est caractérisée par l’utilisation des outils rudimentaires (houe).
- Les sols burundais sont devenus moins fertiles (usage de peu d’engrais).
- La population a une faible connaissance et le manque d’encadrement de qualité.
- Un faible niveau de recherche (L’ISABU n’a pas des moyens suffisants).
- Une mauvaise politique financière (accès difficile à la terre domaniale).
- Une faible urbanisation (concentration rurale pauvre).
- Au Burundi 90% de la population sont des agriculteurs et des éleveurs mais l’agriculture contribue à 40% du PIB et l’élevage moins de 10%.
- L’insuffisance des produits phytosanitaires (quantité et qualité).
- Une corruption exagérée dans les Institutions Ministérielles.
- Manque de statistiques des besoins en quantité à importer.
- Une énorme réduction de la gamme des produits cultivables (Maïs et haricots sont devenus des objets de la spéculation).
- Une intervention intempestive des autorités (occupation des terres).
- Un changement climatique ingérable
- Une faible capacité de constitutions des filières (conservation, transportation et commercialisation).
- Un manque de financement (Privé et un budget faible).
L’agriculture Burundaise nécessite une révolution dit verte.
Quel est le rôle de l’Etat ?
Pour PARCEM, l’Etat devrait jouer ce rôle pour que l’agriculture Burundaise soit parmi l’un des piliers du développement du Burundi :
- La bonne gestion des terres arables.
- L’encadrement et professionnalisation des acteurs.
- Augmentation et disponibilité des fertilisants de qualité.
- L’augmentation et la surveillance des producteurs des semences sélectionnés de qualité.
- L’augmentation des centres de recherches avec un personnel de qualité.
- Inauguration d’un système de protection contre les changements climatiques (Moyen d’irrigation etc.).
- Augmentation des acteurs professionnels.
- Faire des études et des statistiques agricoles (capacité de production et besoin en importation).
- Punir les corrupteurs (Barrage Kajeke).
- La révision de la politique foncière (Terres domaniales).
Analyse du Budget
« Budget du Ministère de l’Agriculture et de l'élevage de 2012 à 2023 »
ANNEE BUDGETAIRE |
RESSOURCES NATIONALES |
RESSOURCES EXTERIEURES |
TOTAL EN MILLIARD |
POURCENTAGE DE L’ETAT SUR LES RESSOURCES NATIONALES |
2012-2013 |
- |
- |
46 |
100% |
2013-1014 |
33 245 988 723 |
107 296 414 391 |
140.5 |
23.6% |
2014-1015 |
32 991 785 839 |
140 057 472 665 |
173 |
19% |
2015-2016 |
35 490 340 684 |
148 986 674 234 |
184 |
19.2% |
2016-2017 |
23 690 744 720 |
135 560 475 985 |
159 |
14.8% |
2017-2018 |
24 885 312 720 |
117 006 131 421 |
142 |
17.5% |
2018-2019 |
29 705 103 020 |
109 501 979 355 |
139 |
21.3% |
2019-2020 |
35 647 812 180 |
106 064 633 691 |
142 |
25.1% |
2020-2021 |
39 557 722 377 |
67 947 633 691 |
107.5 |
36.7% |
2021-2022 |
46 384 873 774 |
89 911 635 672 |
136 |
34% |
2022-2023 |
128 517 037 322 |
98 143 222 000 |
227 |
57 % |
En analysant le Budget du Ministère de l’agriculture et de l’élevage, on constate que le Budget d’investissement est accaparé par 61 Milliards de BIF destinés à subventionner le système de vente des engrais chimiques mais dont les résultats sont médiocres. PARCEM exige une évaluation de l’utilisation de cette subvention.
Là où le bât blesse c’est que même le Ministère de l’Intérieur bénéficie d’un montant de 87 Milliards pour soutenir les projets des coopératives Sangwe.
Du reste le budget alloué à la recherche (ISABU) reste très faible ainsi que celui alloué à l’encadrement et à l’équipement pour la mécanisation agricole.