Economies

La corruption gangrène tous les secteurs de la vie nationale du pays

Au moment où la pénurie du carburant est redevenue de plus en plus alarmante, encore une fois PARCEM donne son analyse et tire la sonnette d’alarme en invitant les autorités de prendre des mesures qui s’impose.

 

Les inquiétudes de PARCEM face à la crise du carburant

 PARCEM voulait premièrement rappeler au Gouvernement qu’il ne faudrait plus faire des politiques de démagogie. En matière de gestion du pays, il y a deux  indicateurs clés qui prouvent la force économique d’un pays :

  • Le niveau de réserves de change
  • Le niveau de mois de stockage de carburant

 

Actuellement, on a une situation déplorable avec les réserves de change d’importation d’un mois même parfois deux semaines, pour ce qui est du stock de carburant on a pas même une semaine alors que dans le temps le Burundi avait au moins 6 mois de réserves de change d’importation et 6 mois de stock de carburant. Chaque pays au monde doit contrôler ces deux indicateurs. En dessous de 3 mois à l’époque c’était une alarme mais aujourd’hui on s’en accommode.

 

Deuxièmement, PARCEM trouve qu’il y a une mauvaise gestion des devises accompagnée par une corruption légendaire. Il y a également un mauvais circuit d’approvisionnement. Normalement un bon circuit d’approvisionnement doit impliquer les acteurs privés capables et ayant une logistique nécessaire, mais l’Etat veut se substituer aux privés pour importer lui-même le carburant. C’est impassable, il n’y a aucun autre pays au monde où l’Etat importe le carburant. Cela étant ainsi alors que la corruption a gangréné tous les secteurs de la vie nationale.    

 

On continue à parler des opérateurs économiques qui bénéficient des devises pour importer le carburant mais qui ne le font pas. Pourtant on ne les épingler pas, on ne dit pas même leurs noms, ils ne sont pas poursuivis, cela montre que c’est une supercherie. Il faut arrêter ces démagogies en matière de la gestion de la chose publique.

 

Les mesures qui sont prises ne sont pas adéquates parce que les deux grands maux dont souffre le Burundi actuellement sont la corruption qui gangrène tous les secteurs de la vie nationale et érode les institutions de l’Etat et le leadership qui a perdu complétement le sens de l’Etat. Un pays gangréné par les deux maux se meurt progressivement. Il est temps de rectifier le tir pour que la situation ne se détériore pas à une ampleur inimaginable.

 

Les Recommandations de PARCEM

Face à cette situation PARCEM estime que le problème est systémique, il faut des mesures fortes notamment la lutte contre la corruption et les malversations économiques pour restaurer la confiance des partenaires.

 

Il faut asseoir en bonne et due forme une stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.  Pour mieux gérer les devises, il faudrait que la BRB soit encore sous la tutelle du Ministère des Finances pour sa gestion. Les supérieurs hiérarchiques en l’occurrence la Primature et la Présidence ne devraient en assurer que le contrôle.

 

Dans chaque système de gestion, il faut un gestionnaire mais aussi il faut un contrôleur. La BRB devrait alors édicte des  règles de gestion transparentes, commanditer des études régulières, sortir des rapports hebdomadaires et mensuels sur l’utilisation des devises.

 

Il faut aussi réorganiser le circuit d’approvisionnement et implique les privés en les rendant concurrentiels. Aujourd’hui on parle même de la corruption au niveau des stations qui bénéficient de l’essence plus que d’autres, cela montre que la situation devient de plus en plus alarmante.

 

Comme le problème est systémique et comme le leadership a déjà perdu son sens de l’Etat, le Président de la République devrait alors en tant qu’autorité suprême limoger le Gouvernement actuel car ce dernier est dans l’incapacité de nous tire des affres de cette situation, et ensuite nommer un nouveau Gouvernement compétent avec des missions claires.

 

Le Président de la République devrait donner un soutien politique et des moyens humains et matériels pour permettre au Gouvernement d’orienter le pays vers une voie salvatrice. Le Gouvernement devrait alors créer un cadre qui permettrait aux intellectuels et les experts de contribuer à la conception d’une feuille de route pour sauver le pays.