Bonne gouvernance

Infrastructure et Energie : Quels sont les meilleurs choix économiques stratégiques pour l’exercice 2023-2024?

Après une analyse budgétaire (exercice 2022-2023) à travers les secteurs porteurs de croissance, ce 16 Mars 2023 PARCEM a animé une conférence de presse sur les meilleurs choix économiques stratégiques pour l’exercice 2023-2024 dans le secteur Infrastructure et Energie.

 

Introduction

La construction d’infrastructures est un élément fondamental dans le développement d’un pays. Les infrastructures constituent la base de la qualité de vie des citoyens et de l’environnement des affaires pour booster la croissance économique. Certes, leur construction exige des moyens colossaux. La BAD avait estimait en 2010, à 6 milliards de USD comme le montant des besoins en infrastructures du Burundi pour soutenir la croissance économique à deux chiffres, ce qui était un préalable dans la lutte contre la pauvreté.

Les infrastructures dont il est question aujourd’hui sont les routes, les ponts, aéroports, ports, bâtiments, barrages, électrification, adduction d’eau, les TIC, les stades.

 

Analyse budgétaire (exercice 2022-2023)

Le budget alloué au ministère des infrastructures et de l’équipement en totalité est de 344 818 294 917 dont 258 milliards (75%) sont destinés à la construction du chemin de fer-Burundi-Tanzanie. Les autres infrastructures : (bâtiments administratifs : 11milliards, autres construction 19 milliards, les routes : 24 milliards, l’électrification 9 milliards et la construction des barrages : 17 milliards) ont un budget minimum.

 

Cependant des problèmes subsistent

  • En dehors de la construction du chemin de fer (Tanzanie-Burundi), le montant alloué aux infrastructures reste faible.
  • Le budget de 11 milliards alloué aux bâtiments administratifs n’est pas clarifié (immeubles à construire).
  • L’existence des projets de construction hors budgets (construction des stades, exemple stade intwari) des bureaux provinciaux des gouverneurs et d’autres bâtiments (bâtiments de l’assemblée nationale).
  • L’annonce des projets hors budget par les plus hautes autorités (construction de logements sociaux, construction de trente buildings administratifs à Gitega aéroport de Bugendana).
  • Manque de cohérence avec la planification communale pour une meilleure traçabilité des infrastructures construites.
  • Des projets dont la nécessité est évidente et urgente mais qui ne sont pas priorisés et qui sont contenus dans les documents comme le PND :
  • Reconstruction des infrastructures délabrées (campus Kiriri)
  • Electrification des centres urbains et ruraux (Le Burundi a un taux d’électrification faible (moins de 10%).
  • Remplacement des réseaux d’installation électrique et d’adduction d’eau en Mairie de Bujumbura.
  • Construction des stocks stratégiques carburants (nationaux ou régionaux).
  • Reconstruction des routes délabrées, agrandissements des anciennes au niveau central et local.
  • Lenteur dans l’exécution des projets surtout des barrages hydroélectriques (ex : Jiji Mulembwe), le PND a prévu plusieurs projets de construction des barrages hydro électriques mais très peu si ce n’est aucun n’est arrivé à terme.

 

Recommandations

  • Il faut absolument élaborer le document dit PIP (Programme d’Investissement Public) pour une meilleure planification, traçabilité et transparence dans la construction des infrastructures (passation des marchés, Tableau qui précise le Maitre d’ouvrage, délai d’exécution).
  • Mettre fin aux projets de construction hors budgets qui font le lit de la corruption et de la mauvaise gestion.
  • Au niveau institutionnel il faudrait recréer le ministère du plan et de la décentralisation rattaché à la Primature :
  • Pour remettre de l’ordre dans la planification (centrale et locale) et qui se base sur des statistiques locales et centrales cohérentes et évaluables.
  • Mettre sur pied un système National de suivi-évaluation et de construction des infrastructures par des institutions de contrôle spécialisées.
  • Par le parlement (contrôle parlementaire)
  • Pour les citoyens (contrôle citoyen de l’action publique).
  • Redynamiser le conseil économique et social dont le budget de 136 millions semble actuellement inutilisé.
  • La construction d’infrastructures exige des moyens colossaux, le gouvernement du Burundi se doit de mettre sur pied une stratégie de mobilisation des fonds (financements extérieur) :
  1. Aide public au développement.
  2. Emprunts.
  3. Investissements directs étrangers sous forme de PPP (Partenariat Public Privé).

Dossier passeport. Une enquête minutieuse est de rigueur.

Lors de la présentation du rapport de la mise en œuvre du programme du Gouvernement du Burundi pour le 1er semestre, exercice 2022-2023 au parlement. Dans ses propos, le chef du gouvernement a avoué avoir constaté des irrégularités dans la passation des marchés pour la fabrication des passeports.

PARCEM, étant une organisation de la société civile leader d’opinion, en date du 28 février 2023, a donné son avis et s’est exprimé sur ces propos du chef du gouvernement :

Premièrement, PARCEM a été contente de la réponse du chef du gouvernement parce qu’il a avoué les irrégularités dans la passation des marchés avec l’entreprise qui fournissait les livrets de passeports.

Deuxièmement, PARCEM espère que la nouvelle société pourra revoir le prix des livrets de passeports à la baisse, sinon les Burundais sont en train de supporter un fardeau énorme.

Troisièmement, PARCEM demande au gouvernement de faire une enquête minutieuse qui doit éclairer toutes ces irrégularités afin d’appliquer des sanctions conséquentes à ceux qui se rendront coupables de ces malversations.

Avis de PARCEM sur les propos tenus par le Très Honorable Président de l'Assemblée National.

En date du 21 février 2023, PARCEM Burundi a donné son avis sur les propos tenus par le Très Honorable Président de l’Assemblée Nationale. Le message de PARCEM était centré sur le commentaire sur ces propos et le rappel aux autorités.

 

Commentaire sur les propos

Pour PARCEM,  les propos tenus par le Très Honorable Président de l’Assemblée Nationale sur la valeur de la monnaie burundaise ne sont pas conformes à la réalité technique de la théorie monétaire. C’est un discours purement politique et propagandiste.

La faiblesse évidente de la monnaie burundaise aux devises étrangères ne nécessite pas de discussion.

 

Rappel aux autorités

PARCEM rappelle aux autorités que le sous-développement n’est pas une fatalité.  Elle demande aux autorités de diminuer les discours tendant à blanchir les choses parce que ces derniers, risquent d’égarer les esprits de la population et de démobiliser les forces vives et  productives.

 Pour PARCEM, il faut un discours qui éveille la conscience des gens par rapport à cette situation que nous vivons.

 

Exemple : il y a des exemples qui peuvent nous inspirer comme la Corée du sud et le Singapour. Ces deux pays étaient pauvres avec des  potentialités moins consistantes. Mais pour le moment, ils sont classés parmi les pays les plus développés du monde entier.

 

En concluant, PARCEM demande au gouvernement et à la population Burundaise de trouver la solution à cette question fondamentale : « Pourquoi nous restons pauvres alors que le Burundi possède des potentialités pouvant inverser la tendance et faire du Burundi un pays émergent et capable de satisfaire aux besoins fondamentaux de sa population »

Avis de PARCEM sur les mesures administratives non sans effets

En date du 16 février 2023, PARCEM a donné son avis et s’est exprimé dans la synergie des médias (BONESHA FM, REMA FM, NDERAGAKURA, ISANGANIRO).

Thème traité : Les mesures administratives non sans effets.

Le message de PARCEM était centré sur trois éléments dont : Le contexte actuel, le cadre légal  et   les causes de ces mesures.

 

L’état des lieux

Dans cette période PARCEM a suivi de près certaines mesures qui ont violé les droits fondamentaux des citoyens. Ces mesures sont :

  • La récente mesure de l’administratrice de la commune Bweru, en province Ruyigi, interdisant aux femmes non accompagnées de leurs maris de circuler au-delà de 19h.
  • La récente mesure du Premier Ministre interdisant tout rassemblement des gens sur les places publiques sous peine de se faire embarquer pour des travaux d’intérêt général.
  • La récente mesure des gouverneurs de la province de Kirundo et Muyinga qui ont interdit la sortie des marchandises  agricoles hors du territoire de leurs provinces.
  • La récente mesure interdisant la population de vendre le maïs grillé au bord de la rue et dans les espaces publiques.
  • Les demandes des contributions dans les cérémonies provinciales et dans les constructions sans respect de la loi.
  • La mesure du Ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique interdisant les couples de se marier dans une maison en toit de chaume ou en paille.
  • La mesure limitant la circulation des motos, les vélos et les tricycles dans certaines localités de la ville de Bujumbura.
  • La récente mesure du Président de la République invitant les corrupteurs de remettre l’argent détourné sur les comptes dans l’anonymat.

 

Le cadre légal

Pour PARCEM, actuellement la cour administrative est ignorée alors qu’elle est la seule cour qui devrait statuer sur ces cas.

Ex : Si la population où la société civile intente un procès contre une mesure abusive de l’administration le pouvoir exécutif ne répond pas.

Les administratifs devraient savoir la structure hiérarchique de la prise des décisions au niveau legistratif et réglementaire : Il y a la constitution, les lois organiques et les lois ordinaires. Le président de la République décrète pour mettre en application les lois, les Ministres ordonnent à travers les ordonnances pour mettre en application les décrets présidentiels.

Le gouverneur est un représentant du Président de la République qui a un travail de veiller à la mise en application de ces décrets et ordonnances qui sont pris au plus haut sommet. En effet, il/elle n’a pas le droit d’émettre un acte réglementaire en dehors d’une législation déjà établie.

 

Les causes de ces mesures

  • L’ignorance des administratifs.
  • L’inexpérience des administratifs.
  • La confusion entre le leadership et la prise des mesures abusives.
  • Le mauvais caractère de prendre des mesures répressives pour montrer son pouvoir.
  • Le fait d’ignorer les conseillers.

Comme conclusion, PARCEM plaide à un changement qui va inverser la tendance dans ce secteur.