Bonne gouvernance

ANAGESSA : Une marche à suivre?

Depuis le 19/02/2024, l’ANAGESSA a commencé la collecte des graines de maïs à travers toutes les provinces du pays au prix de 1700fbu/kg. Pour ce PARCEM, voudrait s’exprimer et donner des conseils par rapport à l’action de l’ANAGESSA.

 

La Campagne de Collecte des graines de maïs par l’ANAGESSA

Pour PARCEM, si le Burundi veut atteindre l’émergence en 2040 et le développement en 2060, il faut tabler sur la précision du rôle des acteurs dans le développement. Il y a l’Etat, le secteur privé, la société civile, les églises et autres.

 

Premièrement si nous voulons atteindre l’émergence, il faut s’appuyer sur un secteur privé efficace, dynamique relaye par les actions publiques comme la construction des infrastructures efficaces et autres. Le Gouvernement ne devrait pas pratiquer le commerce car il n’y a pas un Gouvernement qui s’est rendu efficace en pratiquant le commerce des produits agricoles ou des produits finis, ce n’est pas le rôle de l’Etat par essence et par excellence.

 

Deuxièmement au niveau pratique si l’Etat achète un kg de maïs à 1700fbu/kg et qu’il le revend  à 2200fbu aux commerçants qui vont encore une fois indexe les marges bénéficiaires ou à d’autres acteurs comme le PAM, cela pourra ouvrir à la spéculation. Si l’Etat augmente le prix d’un kg de maïs de 500fbu et qu’il l’achète 1700fbu pour le revendre à 2200fbu, il pourra contribuer à l’inflation sans le savoir. Encore  plus est-ce que l’ANAGESSA est une entreprise de commerce qui enregistre le profit ?

 

Actuellement au moment de l’achat du maïs, il y a beaucoup de lamentations de la part des agriculteurs par  rapport aux pertes liées à mauvaise qualité du maïs. On présente un stock de 100kg mais on reçoit l’argent par exemple équivalent à 60kg ou 70kg, 30kg sont des pertes liées à la mauvaise qualité du maïs vendu par l’agriculteur et comme ce dernier a un pouvoir de négociation faible, il ne fait qu’accepter.

 

Le Gouvernement va-t-il concurrencer les commerçants dans la pratique du commerce ? Alors qu’ils sont censés eux faire cette activité commerciale et donner des impôts à l’Etat pour contribuer dans les caisses de l’Etat, cela constitue une contradiction. 

 

L’existence de ces actions de commerce par le Gouvernement va renforcer la spéculation des cadres de l’Etat, des agents de l’Etat dans la corruption et le détournement étant donné qu’une grande partie des hauts cadres sont devenus des commerçants, peut-être que ce sont eux qui vont s’adonner à l’achat de ces stocks de marchandises pour les revendre. C’est une façon de faire du maïs une marchandise de spéculation ou de rente.

 

Le Gouvernement devrait plutôt s’atteler sur des activités classique comme : la disponibilisation des engrais de qualité et les semences sélectionnées, la mécanisation agricole, la recherche scientifique pour appuyer le secteur agricole, la disponibilisation des produits phytosanitaires, l’accès à la terre, l’encadrement et la vulgarisation agricole, le renforcement de la transformation agricole pour mieux gérer les filières agricoles.

 

Il y a des activités qui incombent à l’Etat et ce dernier ne devrait pas faire de l’amalgame et vouloir intervenir intempestivement  dans les secteurs où il est de notoriété publique que l’Etat n’est pas efficace.