Bonne gouvernance

Les discours de certains hommes politiques : seraient-ils authentique?

Au moment où il est développé actuellement   par certains hommes politiques des discours comme quoi le Burundi n’a plus besoin d’aide, PARCEM a voulu donner son analyse pour mettre les choses au claire.

 

L’analyse de PARCEM

Dans son analyse, le Directeur National de PARCEM a d’abord rappelé que le Burundi s’est donné l’objectif de devenir un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060, or pour atteindre l’émergence il faut une mobilisation des financements.

 

Le premier indicateur d’un pays émergent est de n’avoir plus besoin d’aide. Ça veut dire que c’est en 2040 qu’on va juger si l’atteinte de l’émergence nous a permis de nous passer de l’aide publique au développement comme source de financement du développement économique. Alors, ne mettons pas la charrue devant les bœufs, actuellement on a encore besoin d’aide.

 

Si on analyse l’histoire récente de notre pays, au lendemain de la fin de la guerre en 2005, le Burundi avec la politique IPPTE (Initiative des Pays Pauvre Très Endetté) de la Banque Mondiale a bénéficié de la suppression de la dette qu’il devrait rembourser au lendemain de la fin de la guerre. A l’époque, le Burundi devrait bénéficier d’autres appuis comme dons pour asseoir son développement économique.

 

Malheureusement de 2005 à 2015, le Burundi n’a pas pu créer les conditions de croissance pour qu’en 2015 par exemple, on arrive à une situation de pouvoir nous passer de l’aide publique au développement. En plus, à partir de 2015, le Burundi a plongé encore dans une crise politique sans précédents avec comme conséquence le sèchement des appuis des bailleurs de fonds. Ainsi, le Gouvernement a fait recours à l’endettement intérieur qui est devenu explosif pour atteindre actuellement plus de 6000 milliards de BIF.

 

L’augmentation de la dette intérieure n’a pas permis de trouver solution à la question des devises car la grande partie de ces derniers provenaient des appuis des bailleurs de fonds. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le pays est plongé dans une pénurie des devises endémique qui le maintien dans une situation de réserve de change de moins d’un mois d’importation.

 

Actuellement, le Burundi est encore éligible au guichet des dons par la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Le financement budgétaire actuel à travers la loi des finances montre que le pays a besoin de plus de 900 milliards de BIF provenant de l’aide publique au développement. On ne peut pas nous passer de cette aide alors que nous le mentionnons même dans les sources potentielles devant financer les dépenses publiques pour l’exercice budgétaire en cours (2023-2024) par exemple.

 

Actuellement même, le Burundi a bénéficié des appuis du Fond Monétaire International (FMI). De même, parmi les piliers de la vison 2040/2060 et dans le Plan National de Développement, il y a un pilier réservé à la coopération internationale pour la mobilisation des financements extérieurs. Dans le conseil des Ministres du 20 mars 2024, le Gouvernement a ratifié un accord qui avait été signé à Bujumbura le 15 février 2024 lui permettra d’accéder aux dons de l’IDA pour financer l’importation des produits stratégiques et la construction du barrage hydroélectrique de JIJI-MULEMBWE.

 

Il faut plutôt une stratégie de mobilisation des financements à travers l’aide publique au développement, l’investissement direct étranger et par étape on saura le type de financement qui nous est approprié selon nos capacités.  La BAD en 2010 avait sorti un document montrant que le Burundi avait besoin plus de 6milliards de $ pour couvrir les besoins en infrastructures. Maintenant, on a revu à la hausse ces besoins qui arrivent à 10milliards de $.

 

Actuellement, le Burundi n’a pas la capacité de mobiliser une somme de 10milliards de $ au niveau du financement interne. En plus, il y a des Ministères sociaux comme celui de la santé publique qui bénéficie des appuis au niveau de la lutte contre le SIDA, la Malaria et la Tuberculose qui proviennent du fonds mondial. En fait, le Burundi a encore besoin des appuis d’aide. Il faudrait plutôt gérer cette aide et accroître notre capacité d’absorption de cette dernière car actuellement   nous n’arrivons pas à l’absorber pleinement. 

 

Il faut également construire des infrastructures nécessaires et asseoir des réformes permettant à accroître la bonne Gouvernance qui tend à ce qu’on commence à mobiliser d’autres financements comme l’investissement direct étranger et aller même à pouvoir bénéficier des crédits consistant pouvant élargir notre capacité de construction des infrastructures et petit à petit on va atteindre cette émergence qui nous permettra de commencer à placer nos fonds sur les marchés financiers.