Bonne gouvernance

Journée Mondiale contre les violences policières : Une campagne de formation est requis

En cette Journée Mondiale dédiée à la lutte contre les violences policières, PARCEM a voulu s’exprimer à partir d’une analyse qui fait état de la situation des violences policières actuellement au Burundi.

 

Pour PARCEM, la police joue un  rôle fondamental dans le développement du pays et dans le bien-être des citoyens. D’ailleurs dans plusieurs pays le comportement d’un policier est un indicateur par excellence de la capacité de l’administration à asseoir la bonne gouvernance d’un pays.

 

Pour le cas de figure du Burundi, l’analyse de PARCEM se base sur les principales causes jugées faisant le lit de la violence policière dans notre pays. Ces causes sont entre autres :

 

1) La confusion au niveau de la mission de la police où une grande partie des policiers ignorent qu’ils constituent les yeux et les oreilles du Ministère Public. Ils veulent asseoir un pouvoir de sanctions et de gérer les dossiers judiciaires en rançonnant la population. Ces policiers s’arrogent le droit d’appliquer des sanctions non prévues par la loi. Ces derniers doivent se souvenir qu’ils sont les yeux et les oreilles du Ministère Public et qu’ils travaillent sous l’autorité d’un pouvoir civil, judiciaire et administratif.

 

2) La violence policière découlant de la philosophie de la mauvaise conception du port d’arme à feu, où beaucoup de policiers dont les esprits sont égarés considérent que le port d’arme à feu est une occasion d’utiliser l’arme pour rançonner la population, surtout les petits commerçants et les femmes vendeuses des fruits par exemple. Il y a une sorte de harcèlement de  la population dans le but de rançonner cette dernière.

 

3) Le port d’arme à feu en état d’ivresse qui parfois est observé à travers les quartiers et dans les collines, ce qui augmente le risque de conflit où le policier pourra utiliser l’arme dans un état d’ébriété, ce qui pourra occasionner même des morts inattendus.

 

4) Les policiers qui jouent encore sur les stéréotypes du passé qui pèsent lourdement sur leurs consciences et veulent se venger à l’occasion de leurs interventions pour ramener de l’ordre dans telle ou tel’autre contrée.

 

5) L’intolérance politique où des fois il y a une violence outrancière qui est appliquée aux citoyens quand  ils sont identifiés comme des citoyens appartenant aux partis politiques d’opposition ou les citoyens dont l’opinion diffère de celle du parti au pouvoir.

 

6) La corruption et la torture qui continue à avoir droit de cité dans notre pays avec des gens qui sont emprisonnés dans des cachots inconnus, la police arrête des gens et leurs familles ne savent pas l’endroit où leurs proches ont été emprisonnés.

 

7) Un mauvais traitement de la police qui peut faire que certains policiers cèdent aux mécontentements liés aux mauvais traitements. La hiérarchie policière est interpellée au niveau de la bonne gestion des fonds de la logistique policière afin d’améliorer les conditions de vie des policiers qui doivent vivre décemment pour s’acquitter de leurs missions correctement.

 

PARCEM juge alors qu’il y ait une campagne de sensibilisation, de formation des policiers pour leur rappeler de leur rôle fondamental pour asseoir le développement dans notre pays afin de promouvoir l’investissement pour le bien-être des citoyens en général. 

 

Il faut aussi lutter contre l’impunité car le problème est que quand ces cas ont pignon sur rue, ils sont impunis, il faut lutter contre l’impunité car si on laisse les policiers continuer à faire ces bavures dans l’impunité totale, ça sera une façon de faire le lit de ces derniers. Par exemple PARCEM a recensé environ 47 cas prouvant la  méconduite de la police.

 

Actuellement, il faudrait que de telles journées puissent servir d’occasion de réflexions profondes et de faire l’introspection  afin de  voir comment ce secteur puisse être amélioré.