Bonne gouvernance

Journée Mondiale de l'eau : Une réorganisation dans le secteur est impératif

En cette Journée Mondiale de l’eau, PARCEM a voulu s’associer à d’autres acteurs du secteur pour célébrer cette Journée en présentant son analyse par rapport à la situation de l’eau au Burundi.

 

PARCEM voudrait d’abord rappeler que l’eau est la vie et qu’il constitue une ressource naturelle stratégique par excellence dans un pays. En effet, l’eau est une ressource pour :

 

  • L’Hygiène, lavage des habits ; La cuisine ; Le corps qui est constitué à 60% de l’eau ; La matière première de l’industrie ; La croissance des cultures ; La navigation « Le transport des biens, des marchandises, …) » ; L’énergie électrique et l’alimentation suite à des animaux riches en protéines comme les poissons.

 

Au Burundi, on constate que nous sommes nantis au niveau des ressources naturelles en eau car nous avons des précipitations suffisantes (il pleut 9 mois sur 12), des lacs (lac Tanganyika, lac aux oiseaux, …), des rivières et de l’eau des fontaines. En bref, le Burundi dispose des ressources en eau suffisantes.

 

Mais nous constatons des contradictions d’où le paradoxe de l’eau au Burundi avec :

 

- Des précipitations suffisantes mais un faible rendement agricole ;

 

- Parfois des sécheresses mais on est incapable d’asseoir une stratégie de pouvoir irriguer nos cultures. Ici, on a à constater par exemple ce qui se passe à Kirundo quand il y a une sécheresse et l’incapacité de drainer l’eau à Mpanda avec le barrage KAJEKE pour la culture du riz ;

 

- Un grand potentiel hydrographique disponible mais on n’a pas suffisamment d’énergie. Les experts ont constaté que le Burundi dispose d’un potentiel hydroélectrique de 1700MW vu le nombre de rivières dans le pays avec 300MW directement commercialisable, mais actuellement on est à moins même de 60MW ;

 

- La biodiversité du lac Tanganyika qui n’est pas bien exploitée ;

 

- L’eau potable qui reste un défi dans plusieurs quartiers de la ville de Bujumbura et même à l’intérieur du pays. On recense beaucoup de cas de pénurie d’eau potable parfois inquiétantes et qui fait le lit même des maladies des mains sales comme le choléra et les maladies des enfants de moins de 5ans.

 

L’eau est suffisante mais on constate aussi qu’elle constitue actuellement une menace avec : Le débordement du Lac Tanganyika ; Les inondations liées aux pluies diluviennes suite à la mauvaise canalisation en Mairie de Bujumbura ; Une faible capacité de traitement des eaux usés qui continuent à polluer le lac Tanganyika  et la pluie à l’intérieur du pays qui cause la perte de la bonne terre suite à l’érosion.

 

Malgré tout cela, on a le code de l’eau et une politique nationale de l’eau qu’il faut actualiser.

 

Recommandations de PARCEM

 

Au vue de la situation ci-haut explicitée ; PARCEM recommande :

1) La remise en place d’un Ministère de l’eau et de l’environnement pour asseoir une stratégie et suivre en permanence sa mise en application ;

 

2) La création d’un super structure des Ministères pour coordonner la gestion de l’eau et pour la rentabiliser comme une source naturelle importante ;

 

3) La planification opérationnelle qui oriente la gestion du secteur de l’eau. Il est regrettable par exemple que le dernier plan stratégique en Mairie de Bujumbura pour essayer de gérer l’eau en tenant compte de la croissance permanente de la population en cette Mairie date de 1985 à 2005. Par après, il n’y a eu plus d’autres plans pour orienter la gestion de l’eau en Mairie de Bujumbura.

 

Comme PARCEM constate que le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène constitue l’objectif n°18 de la vision 2040/2060, on voudrait qu’à travers cette vision le Gouvernement augmente les investissements substantiels pour développer ce secteur qui est crucial dans la vie de notre pays.